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Un Matin, le premier Matin...

Sous la couverture de l'habitude, d'un vieux quotidien-servitude, chaque Matin s'invente pourtant, infiniment neuf et surprenant. Oui quelque chose se passe, là sous la surface, de cette forme que le moi déserte, laissant toute grande une porte ouverte. Qu'y a-t-il de plus neuf qu'un Matin ? Et de plus vieux qu'un Chagrin ? Lorsque les yeux se dessillent, sous les paupières graciles, laissant entrevoir un nouveau Jour, plein d'espoir et sans retour. Comme une toile blanche qui appellerait sa couleur, comme on espère un dimanche un petit bonheur. Quelque chose est là, dans cet espace, ouvert. Quelque chose est là, comme une Grâce, une atmosphère. Et ça change tout ! Et ça change partout ! Et ça Voit ! Enfin ça Voit !

Tant de questions en suspens, comme une pression qui s'étend, dans un sens qui se chercherait, de ne s'être pas éprouvé. Dans un espace qui laisserait la place, de renaître ; et où ce qui leste retiendrait le reste, de disparaître. Encore un pas, de fait. Juste un pas, de côté. Sur la piste de danse soudain, ce qui résiste se rend enfin. Et en un instant ça Voit ! Et en un instant ça Croît ! Et c'est comme un premier Regard, l'intensité d'un pulsar ; une clarté une Onde, un premier Monde ! Où tout prend vie et sens, où le corps revit et danse ! Voila donc comme les choses se font se défont, et ce que l'on Voit on le savait au fond. Nous savons tant de choses qui nous encombrent, plus qu'elles ne nous servent comme une tombe. Nous savons mais non pas voyons, et non pas la Vie incarnons. Juste des "nous", tant de "nous" ! Ô si chagrins, tous ces Matins !


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Dès lors je me suis mandé, quel était mon sens "à moi" ; oui ce sort qui me portait, pour exprimer son émoi ? Où tous ces tours et détours m'avaient menée, de ce parcours à rebours que j'avais tricoté ? Et soudain j'ai Su, enfin j'ai Vu ! Toute pensée menant à une décision, portant en elle chaque volition ; tramant ainsi un destin choisi, et à son propre rythme suivi. Nombre de bagages lestaient ces pas, se heurtant à bien plus Large en soi ; comme une friction nécessaire, appelant sa marche salutaire. Mais ce qui pousse au dedans, ce qui semble si Vivant, a laissé choir toute idée, et de tout savoir s'est vidé. Combien déchirant est ce dénuement, dont chaque tourment est le fondement, qui s'emboitait si bien dans le décors, la boîte de Pandore avait pris corps ! Malgré ces choix ce paquetage, quelque chose en moi de non-sage, prenait toujours le large, choisissait le voyage. Et devant la peur de l'inconnu, même si l'on tombe à genoux, on avance à son insu, même coulant au fond du trou.
 
Voila donc ce qui nous mène ici, dans ces tombeaux jolis où l'on vit ; auprès de nos frères inanimés, quelle pusillanimité ! Comment de cette vie joyeuse et débordante, ces "moi" plein d'ennui qui de rêver se contentent, peuvent sombrer en ces sarcophages, avec des êtres comblés d'être en cage ? C'est donc que cette vie-là, n'était pas si en vie que ça ! Que pour se chercher franchir ce seuil, elle s'est inventé de bien jolis cercueils ! Ô la triste Ombre, qui persiste et nous encombre ! Ô les noirs Chagrins, sans espoir et sans fin ! Comme il crie cet Appel, il déchire le Ciel ! Et enfin ça trébuche, le cœur se fend ; telle une buche, oui pareillement ! Il faut bien qu'un jour ça lâche, à coup d'amour à coup de hache ! Il faut bien que ça se fasse s'efface pour que cela passe. Et enfin le Sens, bonjour la Vie ! Et enfin l'Essence, fini l'ennui !

La Vie est cette inconnue, qui régit nos heures invente nos Matins. La peur c'est bien connu, elle nous leurre oriente nos Chagrins. Avoir peur de la Vie n'empêche pas pourtant, des Matins bien jolis de se lever à temps. Si pleins selon nos choix, d'Elle ou de nous ma foi !

Que voila un bien joli Matin, le tout premier c'est certain !




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