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" Pour ceux qui n'auraient pas lu cette Chronique depuis le début, nous tenons à préciser que le choix d'images décalées et burlesques est voulu. Ce site nous ressemble. De nature enjouée, nous pensons que la Voie est dans la Joie et non l'austérité. Rire de son vécu ne signifie pas le méjuger. Et rire de soi est tout de même plus agréable et plus juste que de se prendre pour un grand Mamamouchi ! "


Pour les égyptiens, la Douât est le monde de l'au-delà, que les défunts arpentent avant d’atteindre la vie éternelle. C'est le monde d'en dessous, un monde nocturne et souterrain, un monde d'épreuves divisé en douze heures.

 

" ODE GNOSTIQUE "



" Mes parents, d’Orient, m’envoyèrent un jour vers un lointain pays, après m’avoir donné un lot de Leurs trésors d’inestimable prix. Mais hélas !, on m’ôta cet habit rayonnant dont Leur amour pour moi un jour m’avait pourvu. On m’enleva aussi mon beau manteau de pourpre. Après quoi, mes parents, avant de me quitter, signèrent avec moi un pacte solennel que je gardai gravé au tréfonds de mon cœur : « Descends jusqu’en Egypte, afin d’en rapporter la Perle qui repose au fond de l’eau, auprès du terrible Serpent venimeux qui la garde. Quand tu l’apporteras, tu auras droit de prendre ton habit rayonnant et ton manteau de pourpre, et tu hériteras de tout Notre Royaume, avec Notre Second, ton frère et ton prochain. »

Je partis en voyage et je me dirigeai vers l’Occident, conduit par deux Guides fidèles, car le chemin était non sans difficultés ni sans dangers pour moi, qui étais jeune encor. J’allais tout droit au but : vers le Serpent perfide, pour lui ravir la Perle et remplir ma mission. Je m’installai non loin de là, dans un abri où j’étais solitaire, un inconnu pour tous. Un gentilhomme, plein de noblesse et qui m’était apparenté, me mit aussitôt en garde avec bonté contre l’Egypte entière et tous ses habitants, contre tous les dangers et leurs contacts impurs. Alors, pour endormir leur crainte et méfiance, je m’habillai comme eux, imitai leurs coutumes. Mais, ayant découvert que j’étais un intrus, ils firent maintes efforts, me tendirent leurs pièges, m’offrant des aliments, boissons en abondance. Moi, oubliant bientôt que j’étais « Fils de Roi », je me mis à servir leur roi usurpateur, oubliant tout, jusqu’à la Perle pour laquelle j’étais parti un jour et venu jusqu’ici ! Et, par le poids, je m’assoupis bientôt dans un profond sommeil.

Tout ceci mes parents l’apprirent sans retard et, voyant le danger, vivement s’affligèrent. Il me fut envoyé un document signé « Salut de la part de ton Père, Roi des Rois, et de ta Mère, aussi, Reine de l’Orient, et de ton Frère, encor, qui est Notre Second. A toi, Ô Notre Fils en Egypte, Salut ! Réveilles-toi enfin, sors donc de ton sommeil ! Viens prendre connaissance de ce message, souviens-toi que tu es « Fils de Roi » ! Rends-toi compte de ton état déchu, ta condition d’esclave ! Souviens-toi que c’est pour reconquérir la Perle que tu étais parti pour le pays d’Egypte ! » Je m‘éveillai soudain libéré de mon vil cauchemar. Je pus saisir la lettre, en rompis les sceaux et lus ce qui était gravé depuis longtemps au tréfonds de mon cœur. Je me souvins ainsi que j’étais « Fils de Roi », à quel noble devoir m’obligeait ma noblesse.

J’entrepris dés lors de dompter le Serpent, et l’endormis enfin en prononçant sur lui le nom de mes Parents, là-bas dans mon Royaume, et ainsi réussis à ressaisir la Perle ! Alors m’en retournai, me hâtant de rejoindre sans jamais m’arrêter la Maison de mon Père. Après m’être défait de mon habit souillé, je repris le chemin qui conduit au pays où brille la clarté de toute connaissance. La voix si bien connue et sa clarté fidèle enchantèrent ma route, et son appel conduisit mes pas encor craintifs, et son amour constant m’entraîna chaque jour, jusqu’au but du voyage."
("Avesta", Dr Hanish, Les Editions Mazdéennes, 1937, p.140)

 

L'HUMAIN N'A PLUS LA MAIN !


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Suite à la fulgurante réactivation mémorielle que je (Loris)  vécus au mois d'août 2007, et quatre années avant notre arrivée dans les Pyrénées, nous fûmes tous deux littéralement emportés par une expérimentation qui nous dépassa. Et dont nous ne comprendrons toute la portée que bien des années plus tard. Nous ne nous doutions pas que nous allions tout perdre et tout abandonner de ce qui faisait alors notre vie. Tout comme nous ne savions pas les épreuves initiatiques que nous allions devoir passer, les unes après les autres. Le rêve - de Nita sept ans auparavant - fut l'engrenage d'un tournant total. Et ses conséquences impensables. Ce qu'il déclencha nous prit tous deux de court. Et ce fut immédiat. Et long. Et douloureux. Et inquiétant. Mais nous ne pouvions rien faire d'autre que nous laisser emporter par ce qui nous dépassait totalement. L'humain n'avait plus la main !

Si je ne me posais aucune question sur ce que je vivais, ce ne fut pas le cas de Nita. Car ce que nous expérimentions était terra incognita. Les mutations inédites, spectaculaires et souffrantes. J'étais sur le fil du rasoir, à la limite de l'épuisement physique et psychique. Sans cesse sur le qui-vive, Nita m'a accompagné, gardé et veillé à chaque instant. Nous jugeons tous les situations avec les seules références que nous avons. Et les siennes lui étaient, dans ce cas, totalement inutiles ! Je ne sus pas qu'elle chercha alors une clef dans l'antique sagesse, des occultistes aux théosophes, des alchimistes aux kabbalistes. Mais elle ne trouva rien ! Nous ne comprenions rien à ce qui se passait et elle ne montra jamais son inquiétude. Il n'était pas normal que je souffre autant. La Lumière n'était pas souffrance. Etaient-ce des implants ? Une tentative d'adombrement ? Un walk-in en pleine conscience ? Qui prenait place alors ? Y avait-il danger ? Vivions-nous simplement une aventure inédite de la conscience et de l'Être ? Ma vie et ma raison étaient entre ses mains, car elle avait le pouvoir de fermer la porte tout comme elle l'avait ouverte. Mais elle ne le fit pas. Nous étions déjà allés trop loin et ne pouvions plus arrêter le processus, quel qu'il soit, sans dommage pour mon canal. Nous prîmes donc tous deux ce risque bien réel. Et notre accord fut donné pour l'inimaginable, l'inconcevable. Il y avait tant d'inconnu hors de ce quotidien limité ! Nous le savions. Nous le portions. Nous nous souvenions. Nous étions prêts à tout risquer à cette fin. Et il nous fut donné selon notre foi ! Et nous dûmes en payer le prix. Aussi.

 

AU COEUR DE LA DOUÂT
" Va en Égypte auprès du Serpent venimeux ! "


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Durant cette période de réveil mémoriel, je fis toute une série de rêves symboliques. Dans le premier, j'étais un chevalier devant affronter un Dragon lors d'un tournoi. Je lui coupais la tête, puis m'enfuyais dans le château poursuivi par des gardes. Dans le second, nous étions avec Nita au seuil d'une cathédrale de marbre blanc, face à une très grande ouverture avec un arc en plein cintre. Au dessus de l'arc, une très belle sculpture représentant des anges avec au milieu - et nous ne l'avions pas vue au début - une marionnette désarticulée qui riait semblant se moquer de nous. Nous nous sommes dit "Il se cache vraiment partout celui là !"  Nous avions reconnu le "Malin" au seuil du passage ! Quant au troisième, je remportai une couronne après avoir retiré les cornes d'un bélier. Ce faisant, je réalisais la capacité de modifier l'existence par la manifestation de mon pouvoir créateur. Dans la symbolique égyptienne, Amon-Ré (dieu solaire protecteur des pharaons) est souvent représenté sous la forme d'un bélier aux cornes recourbées en spirales, symbole de Sa puissance et de Son énergie fécondante. On Le trouve devant l'entrée du temple d'Amon à Karnak, où se dresse une allée de sphinx criocéphales (à tête de bélier) le figurant. La trame ainsi tissée, j'allais commencer un voyage initiatique au cœur de la Douât, mon royaume souterrain. Osiris l'Ancien devait faire place à l'Enfant Horus...

Tout commença par une peur. Sourde. A cette époque, je finalisais une thèse de Doctorat en Droit et le temps m'était compté. Il m'était quasi impossible de respecter ce délai qui m’aurait permis, suivant mes projections, d’entrer dans la vie active. La peur grandissait. Et je la repoussais. Chaque argument positif, basé sur toutes ces années passées à formuler une thèse sur un sujet qui au fond me laissait indifférent, était balayé. La peur finit par me saisir. Et je refusais de la voir. Tiraillé entre ces forces contraires, je décidais d’arrêter de travailler. Demain, ça irait mieux. Je reçus ce jour-là deux livres anciens, dont j’avais fait l’acquisition. L’un d'eux était particulièrement beau. Sa reliure, usée par le temps, me procura un réel plaisir. Je me mis à le cirer pour nourrir le cuir. A ma surprise, la belle reliure jaune sable disparut. Le cuir avait trop absorbé de cire et le livre était devenu marron. Pourquoi avais-je touché à ce livre ? Ne pouvais-je pas laisser les choses comme elles étaient ? Je ne pus sauver la vieille patine. Et les questions continuèrent leur ronde infernale. J’étais surpris. Je ne me souvenais pas d'avoir eu pareille attitude. Pourquoi étais-je si affecté ? A la peur de ne pas finir à l’heure un travail commencé il y a longtemps, se conjuguait la culpabilité imbécile d’avoir altéré la reliure d’un livre ancien. J’essayais par tous les moyens de me calmer, me distraire. Mais comme des butoirs, ces deux événements venaient percuter ma conscience sans lui laisser de répit. Ils m’écrasaient de leur poids et je défaillais de peur. Tout cela prenait une ampleur démesurée, inimaginable.

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Le lendemain, j'entrepris de travailler. Sans succès. La peur était toujours là. Evidente. Et refoulée. C’en était trop ! Ce sont les mots de Nita qui m'aidèrent "Lorsque la peur frappe à la porte, ouvre-lui, écoute ce qu'elle a à te dire." Ce soir-là, alors que je posai ma conscience sur cet état, la peur se déversa en moi et m'emplit jusqu'à l’étouffement. "Tu ne finiras pas ta thèse à temps ! Que diront tes parents qui t’ont si longtemps soutenu ? Et ton directeur de thèse ? Tes amis qu’en penseront-ils ? Tu seras au chômage ! La misère peut-être ?"  Et cela tournait, jaillissait de toute part. Mon esprit était un navire au bord de la tempête. Il prenait l’eau. Et je me noyais. Car ce malaise se mit à saisir peu à peu tout le corps. Doucement, puis de manière évidente. La peur m'avait saisi jusque dans la chair ! C'est alors que j'eus la sensation qu'on enfonçait un pieu de métal dans mon crâne. On me frappait comme avec un marteau et des ondes métalliques se répandaient dans tout mon corps, m’électrifiant à chaque passage. Une main s’enfonçait à l’intérieur de ma gorge, cerclée. J’avais du mal à respirer. Que se passait-il ? L'angoisse était à son comble. Allais-je mourir ? Pire, devenir fou ? J'eus la très nette impression que l’on coulait un sarcophage de plomb autour de moi. Et celui-ci prenait la forme de mon corps. On coulait du métal dans ma bouche, dans mes veines, sur ma peau. J’étais dans un cercueil ! Je délirais, à la limite de la démence. Jusqu'au moment où un éclair me traversa l’esprit. Et je sus ce qui se passait.

Je n'ai reçu, dans cette incarnation, aucun enseignement particulier. A part la Bible et quelques connaissances sur diverses religions, la lecture distraite de certains Sages et des rudiments de symbolique, je ne sais rien. Une chose pourtant m’aida durant cette épreuve. La parole des Maîtres, selon laquelle tous les êtres ne sont qu’un néant rempli d’Amour. Or. Je ne ressentais aucun amour dans mes tourments ! Tout n'était que souffrance immense et répétitive. Surement, me disais-je, si c’était mon Père (le Soi) qui voulait me parler, Il n’emprunterait pas cette voie. Ce n’est pas Sa Voix. Non, ce n’est pas mon Père ! Mais qui est-ce donc et que m’arrive t-il ? C’est alors que, dans un dernier effort, mon esprit me montra le chemin. Et je compris. C’était la voix du "Malin" (l'Ombre ou le prédateur en soi) qui avait emprunté la voix de mon âme. Je croyais être en contact avec mon Être, mais c'est lui qui me répondait. J’en eus la conviction, je subissais l’épreuve du "Malin" ! Aussitôt, le silence se fit dans ma tête. Mais il revint et je l’écartais encore. Le calme n'apparut dans mon esprit que deux jours après ! J’étais exsangue. L’enfer est bien une privation de Lumière, un tête à tête macabre avec son Ombre, le prédateur en soi. Mais s’il était aussi fort à ce moment là, c’est qu’il avait peur de perdre la place qu’il occupait jusqu’alors, l’imposteur ! Oui, celui qui fut mon Maître allait perdre son rang. Il le redoutait. Alors il me tourmenta pour que, dans son bruit et sa fureur, je ne puisse plus entendre la voix de mon Être.


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Cette expérimentation me laissa très fatigué, calme mais perturbé. J’avais la nette sensation d’être enfermé et il était inutile que je fasse quoi que ce soit. J’attendis donc, me disant qu’on finirait bien par me laisser sortir ! Je n’avais jamais demandé à entrer dans ce cercueil ! Il suffisait d’attendre. Alors j’attendis. Mes peurs étaient toujours là. Je pouvais les observer à loisir. Le lendemain, mon état était stationnaire. J'étais bien au frais dans mon cercueil et j'attendais. Je m'y sentais un peu mieux, quoiqu'un peu à l'étroit. Et je respirais mal. Que fallait-il que je fasse ? Que n’avais-je pas compris ? Je patientai. Mais toujours rien. Je passai donc ce temps à traquer le "Malin". Je découvris qu’il pouvait se cacher partout, même dans les endroits les plus inattendus. Jusque dans mon corps, dans le nom que je portais qui, comme toute pensée, n'était autre qu’un tissu de projections fondé sur des représentations illusoires. Des identités factices, faciles. Mon corps, par exemple, ne m’appartenait plus. Mais à qui pouvait-il être, s’il n’était mien ? Et qui étais-je, si ce n'était plus celui-là dans le miroir ? Je ne me l’avouais pas, mais tout cela m’inquiétait. Combien de temps cela durerait-il ? Je ne pouvais tout de même pas vivre dans un sarcophage ! Quelque chose m’échappait. J’avais besoin qu’on me délivre, d’une manière ou d’une autre !

 

LA PERLE D'APOPHIS
" Reconquiers la Perle d'Apep ! "


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Apep
(ou Apepi, Aapep, Aapef en égyptien ancien. Apophis ou Άπωφις, Άποφις, Apopis, Apofis en grec ancien) est un dieu de la mythologie égyptienne personnifiant le chaos, le "mal", l'obscurité cherchant à anéantir la création divine. Son nom Aapep ou Aapef signifie « géant » ou « serpent géant ». 


C’est Nita qui me donna la clef du cercueil, alors que j’étais enténébré. Je trouvais ses paroles sibyllines et je ne les compris pas de suite. Mais elles ne s'adressaient pas au mental et son intervention fut salvatrice. Sans elle, je serais resté dans la tombe et les séductions du "Malin" auraient fini par triompher. Et sans doute ne s’enquit-elle d’intervenir, qu'une fois son œuvre débusquée. Elle m’appela et me somma de cesser d'attendre. Mais je ne saisissais pas. Que devais-je faire ? Elle ajouta "Dit Son Nom !"  Mais le nom de qui ? Elle me dit alors  "Réclame ta part d’héritage ! Demande à rentrer chez toi ! Rappelle-toi de l’Ode Gnostique !"  Vite ! Bougre d’idiot ! Je me sentis comme un enfant que l’on venait de gronder, parce qu’il n’avait pas retenu sa leçon. Et c’était évident, je venais enfin de comprendre. C'est mon Être (le Soi) qui devait me guider sur le chemin. Il fallait que je veuille sortir de la nuit pour rejoindre le chemin qui me ramènerait chez moi. L'explication de Nita était claire :

"Il est temps de laisser "le Malin" à lui-même. Le regarder agir un peu trop revient à le laisser se nourrir plus que de raison. L'Ode Gnostique te le dit : les Parents, d'Orient, signèrent un pacte avec leur Fils, l'envoyant jusqu'en Egypte afin d'en rapporter la Perle que garde le Serpent venimeux. Après quoi, il pourra reprendre son habit rayonnant et hériter de tout Leur Royaume. En clair : tu ne peux reprendre le chemin de ta Demeure (le Soi) qu'après avoir repris la Perle, c'est-à-dire reconnu ton essence divine que le Serpent garde (ou voile). Ne reste pas près du Serpent (ton Ombre), que tu viens de débusquer (dans ses ruses). Tu sais qui il est, toi !, et où il est, partout ! Mais il est ce qu'il est et il a son utilité. Reprends-lui juste la Perle : retrouve qui tu es. Et si tu ne sais pas ou plus qui tu es, fais confiance à tes Parents (ta part divine). Cela suffit. Reconnaître le piège, retrouver son Nom et tout le reste se fera. N'est-il pas dit "Reconnais le Royaume de Dieu et tout le reste te sera donné de surcroît" et "Rends à Dieu ce qui est à Dieu et à Mammon ce qui est à Mammon" ? Ce qui est tout puissant en toi connait bien le chemin. Rends les rênes à cette essence et elle fera ce qui est nécessaire ! Ne tombe pas dans ce nouveau piège du "Malin" : croire que tu pourras maîtriser le "retournement" ; c'est encore lui qui essaie de conduire l'expérience. Rappelle-toi de l'Ode ! "


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Suite à son appel, j'implorais mon Père de me reconnaître. De m’ouvrir les portes de Son Royaume. De me délivrer du cachot, où j’étais enfermé depuis deux jours. J’attendis. Rien ne se passa. Une heure de plus. Toujours rien. Je renouvelais mes prières. Peut-être ne voudrait-Il pas m’ouvrir la porte ? Oui, peut-être pas ? Mais je reconnus le "Malin". C’est lui qui me faisait douter. Je luttais intérieurement. Je désirais tellement sortir ! Mais le "Malin" m’appelait. Il m’assurait de tous les succès si je m’alliais à lui. "Va-t-en !", lui dis-je, "je n’ai pas besoin de toi !"  Le renvoyer n’était pas la voie à suivre. Nita m’avait dit que les ténèbres sont en souffrance de Lumière. Qu'elles sont une part de soi non éclairée qui réclame de l'attention. Or, refuser de la reconnaître - ce que je continuais de faire - revenait à lui donner de l'emprise, un pouvoir sur moi. Je demandais donc au "Malin" de venir avec moi dans la demeure de mon Père. De m’accompagner, s’il le voulait, puisque de toute manière il serait toujours là. Mais j’étais déchiré. Et j'avais peur. Je répétais "Mon Père sera là, Il ne m’abandonnera pas. Non. Il ne m’abandonnera pas !"  C'est alors que je sentis un tremblement m’engourdir tout le corps. Et j’étais sorti ! Mon âme s'était libérée du cachot. J’accourus chez Nita. Elle me regarda et me confirma que j’étais bien sur le chemin du retour. Enfin ! Nous parlâmes beaucoup de nos expériences respectives. Bien que nous l’ayons toujours su sans nous le dire, nous étions profondément liés et appartenions à la même Famille, à la même Fréquence. Elle corporisait mes souffrances et mes joies. Incroyable ! Elle, qui avait cheminé si longtemps seule, pouvait enfin partager son essence.


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Mon âme était sur le chemin du retour. Mais combien périlleux il était et combien de pièges il recélait ! Je savais cependant avoir quitté les sombres contrées et je prenais comme un cadeau cette initiation. Je me sentais enfin libre. L’air, qui s’était fait si rare les jours précédant, emplissait à nouveau mes poumons. Cette sensation ineffable me fut confirmée par un rêve. Pour la première fois de ma vie, mon inconscient dialoguait librement avec mon conscient. Le monde redevenait magique comme dans mon enfance. Tout était possible. Et le rêve que je fis ce matin m’annonçait clairement que je touchais au but : Je quittais la demeure d’un vieil ami. Pour franchir le passage, je demandais à celui-ci, que je ne voyais plus, la clé. Il me délivra un code qui se composait des chiffres 6, 7 et 11. La porte s’ouvrit. Je franchissais le passage qui me séparait de la route me menant vers la demeure de mes parents. Il continuait de dialoguer avec moi sur le chemin, mais je ne pouvais plus l’entendre. Son langage était devenu inintelligible. Encore un chiffre, le 27, puis le rêve bascula. J'étais devant une grotte, où je redoutais d’entrer de peur de me perdre. Alors, pour retrouver ma route, je déroulais, comme dans le mythe de "la Toison d’or", une bobine de fil. Le songe s'arrêta au moment où je remontais à la surface, guidé par mon fil. Nouveau basculement. Je me retrouvais chez moi. Dans la demeure de mes parents. J'étais sauf et attendais la venue de mon père.

Les paroles prenaient vie, les mythes entraient en résonnance avec les pérégrinations de mon Être. Et les chiffres, liés aux arcanes du Tarot, me firent comprendre la profonde signification de ce Jeu : l’histoire de l’Homme en marche vers lui-même. J'observais alors ce chant, rapporté par mon âme. Pour franchir le seuil menant à la Demeure de mon Être, trois arcanes m'étaient proposés : l’Amoureux (6), le Chariot (7) et la Force (11). J’étais l’Amoureux à la croisée des chemins et j’avais un choix à faire. Quelle voie allais-je prendre ? Je devais aussi apprendre à conduire mon Chariot, en maitrisant les forces contradictoires qui le meuvent, afin d'avancer. Puis je devais trouver la Force de maîtriser la Bête en moi. C'est ensuite que se manifesterait le 27, formé du 2 (la Papesse) et du 7 (le Chariot). C'est Isis, Prêtresse-Gardienne du Temple des grands mystères symbolisant la Connaissance du Soi, qui devait favoriser le mouvement (le Chariot) qui me mènerait au 9 (2+7) : l'arcane de l'Ermite, le pèlerin guidé par la Lumière qui luit au fond de lui. Sa lampe n’éclaire pas le chemin, elle éclaire l’Homme en chemin. Tel l’Ermite, j'étais prêt à marcher seul pour retrouver la Terre promise qui se souvient de l'Alliance. Elle est là, au fond du cœur des Hommes ! La splendeur de l’âme touchant la Lumière ! Le Vivant, l'Unique et l'Incréé, dont les eaux nourricières étanchent toute soif. C'est Sa lumière qui s’épanche dans les silences infinis. Mais les mots sont pauvres. Et bruit. On balbutie en parlant de "Dieu". Alors gardons le silence ! Et puis chavirons ! Précipitons-nous dans le vide ! Il n’est rien à faire d'autre. Il suffit d’être nu.

 

LES CHAMPS D'IALOU !


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Dans la mythologie égyptienne, le terme "Champs d'Ialou" (en égyptien ancien "Iarw-") désigne le paradis. C'est l'endroit où les âmes justes viennent se reposer si elles ont passé toutes les épreuves de la mort.


Peu de temps après, je fis un rêve qui était plus une vision, un tableau vivant. J’étais dans des prés d’herbe tendre et verte, et je pouvais voir les eaux du repos couler à côté. Le ciel n’était pas bleu, mais blanc. Doux et éclatant. Dans ces champs, il y avait quantité d’arbres d’un vert pareil à celui de l’herbe et puis des moutons, des agneaux et des brebis aussi blanches que le ciel. Je m’en allais rejoindre ma sœur, Emmanuelle, auprès de la source où elle était assise. Le rêve s’arrêta là. J'étais bouleversé. Ainsi, le passage traversé, j’accédais à la source dans le Jardin paradisiaque ! Et celle qui m'y attendait était Nita, que je nommais Emmanuelle ("Dieu est avec nous" en hébreu).

Suite à ce rêve, je me sentis toute la journée comme un enfant parcourant un champ de blé. Je riais, chatoyé par les épis et la chaleur du soleil. Dans mon esprit pleinement conscient, je préparais la venue du Soi. Toutes les images, toutes les créatures qui venaient à moi, je les reconnaissais et les laissais partir. Elles s’appelaient sentiments, pensées, travail, possessions, peurs. "Cela ne m'appartient pas, disais-je, cela non plus ! Et cela encore, est-ce à moi ? Non !" L’outre commençait à se vider. Les derniers assaillants de la citadelle étaient partis et le temple était vide. J’étais comme une vierge prête à recevoir son divin époux, prêt à célébrer les épousailles célestes. J’étais le Néant. C’est alors que le Soleil est descendu. En moi. J’ai senti physiquement la Lumière envahir mon vide, me réjouir, me redonner vie. J’étais rempli de Lumière ! Je l’ai vue, alors même que mes yeux étaient clos, s’écouler en moi ! J’ai vécu l’éternité en une minute. Et j'ai compris. Ce n'est que dépouillé de toute connaissance, que l’on Connaît. Ce n'est que dépouillé de tout amour, que l’on Aime. Ce n'est que lorsque l’on a tout abandonné, que le miracle s'opère. Lorsque nous sommes Néant, vide de toute créature nous polluant. Alors nous devenons Un, pour un instant d'éternité.

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J’étais bouleversé. Stupéfait. Tremblant. Il n’y avait plus personne. Personne ! J’étais un trou béant sur l’Univers, une fenêtre ouverte sur l’Amour du Monde. La silhouette de mon corps traçait sur le mur blanc une porte vers les étoiles. Et la Lumière fluait de moi. Chaque pore, chaque cellule exhalait Son souffle. Le temps et l’espace n’avaient plus de sens. Je vivais dans l’éternité. Je compris que le "Royaume de Dieu" (le Soi multidimensionnel) était là, à la portée de tous, à tout instant. Mais on peut aussi Lui tourner le dos et Lui préférer les affres de la division. Et Nita m’appela. Quelle joie ! Quelle félicité de pouvoir communier, fusionner, dans  cet Amour ! A travers nos mots et nos silences. Tout mon esprit était ravagé. Une bombe atomique avait explosé dans mon corps et l’avait dévasté, contaminé de Miséricorde. Tous les schémas de pensées, les sentiments, les structurations, les conditionnements, les représentations, les projections, tous les savoirs étaient anéantis. Il n’y avait plus que la connaissance de l’Inconnaissable. Qui avait fait jaillir en moi une source, qui m’étanchait pour l’éternité. Et j’ai bu. J’ai tellement bu ! J’étais ivre d’Amour ! Je titubais de joie ! Je trébuchais ! Je voulais vivre en Cela pour toujours ! En cette Source ! Dont nous sommes les Silences. Alors, tel Job, je fus instruit sur la naissance de l’Univers. Sur le tableau noir de Sa Création, je vis Cela inventer les étoiles. Pour égayer le vide, je Le vis dessiner la Voie Lactée, puis donner forme aux galaxies, faire tourner les comètes et créer des Mondes, qu'Il habita de mille formes. Enfin, sur les anneaux de Saturne Il me déposa, pour que j'assiste à la naissance de la Terre où, d'un souffle, Il fit fleurir la Vie. Le Vivant est un miracle permanent ! A chaque seconde Dieu recréé le Monde ! A chaque instant Dieu repense les Hommes !


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Comblé de Splendeurs, dans la joie des retrouvailles, je me prosternais face contre Terre dans la contemplation de l’Unité. Ma coupe était remplie d’Amour. C'est alors que j’eus une vision. Les yeux clos, je vis un triangle se dessiner, blanc sur fond noir. A sa base un autre triangle prenait naissance, mais les couleurs étaient inversées, noir sur fond blanc. Et les deux formes se rapprochaient en leur base. Puis la vision disparut et je compris que je venais de voir le sceau de Salomon, bien que les deux triangles ne se fussent pas complètement rejoints. Ce sceau était représenté par le chiffre 6 et la lettre Vav. L’Homme debout, les pieds sur Terre et la tête dans les étoiles. Sceau de l’alliance entre "Dieu" et les Hommes ! Je terminais cette journée par une lecture des évangiles apocryphes. Elles me donnèrent ma première instruction pour ma nouvelle vie "Ceignez-vous les reins, vous qui avez vu le Royaume, gardez la porte de votre Demeure". Je n’avais vécu que pour vivre cet instant. Tout était justifié. Le temps qu’il me restait sur Terre m'était donné en plus. Pourtant. Ce n’était pas tout de toucher à l’inaccessible, encore fallait-il vivre après être mort ! Je devais désormais apprendre à marcher et, pour cela, mettre les pieds sur Terre...
 
Mon âme vécut cette nuit-là des aventures extraordinaires, si puissantes que je les ressentis jusque dans mon corps le lendemain. Je me suis dit "Chaque parole que tu prononceras désormais résonnera dans l’Univers. Tu es fils du Créateur et comme Lui, par Lui et avec Lui, tu peux créer, mais aussi bouleverser et détruire. Alors maintenant et pour l’instant, tais-toi ! Sois l’apprenti qui garde le silence et observe le jeu des énergies universelles qui irriguent l'Être". Puis le rêve bascule et mon instruction commence. Je suis à nouveau dans un champ de blé, mais en pays étranger. J'arrive dans une ferme blanche où une vieille femme, que je ne connais pas, m'instruit sur les extra-terrestres. Du balcon, j'observe la statue géante de l'un d'eux. Elle est en argent et réfléchit la lumière. Le corps ressemble à celui d’un homme vigoureux, mais la tête n’est pas humaine. Il est bien ancré à la Terre, mais garde la tête dans les étoiles. En rentrant, je dialogue avec un vieil homme qui est noir, puis blanc. Il porte en lui l’union des contraires. C’est le représentant des extra-terrestres sur Terre. Il m’avertit que leur chemin, ou celui de leurs représentants, est périlleux sur Terre et que beaucoup sont rejetés des Hommes, qui leur sont hostiles par peur. Ils sont seuls et personne ne leur fera de concession. Puis, la femme me dicte des lois que j'inscris sur un cahier vierge. La première épreuve allait commencer. Le message était clair. Sur la Terre, la tête n’est rien sans le pied. Il faut s’incarner pour réfléchir la Lumière, car les Hommes ne peuvent la voir autrement. Or, je ne l’étais plus vraiment. Il me fallait retourner sur Terre et accepter ma part animale. Reconnaître ce corps de bête, dont j'avais obstinément et ma vie durant refusé l’existence. Mon enseignement ne faisait que commencer...

 

 

 

 

 

 

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" Pour ceux qui n'auraient pas lu cette Chronique depuis le début, nous tenons à préciser que le choix d'images décalées et burlesques est voulu. Ce site nous ressemble. De nature enjouée, nous pensons que la Voie est dans la Joie et non l'austérité. Rire de son vécu ne signifie pas le méjuger. Et rire de soi est tout de même plus agréable et plus juste que de se prendre pour un grand Mamamouchi ! "

Apep (ou Apepi, Aapep, Aapef en égyptien ancien. Apophis ou Άπωφις, Άποφις, Apopis, Apofis en grec ancien) est un dieu de la mythologie égyptienne personnifiant le chaos, le "mal", l'obscurité cherchant à anéantir la création divine. Son nom Aapep ou Aapef signifie « géant » ou « serpent géant ».

Un mois avant ce qui suit, Nita avait été avertie de la venue d'une entité ancestrale. Et cela nous avait été confirmé. A la veille de cette expérience, elle avait ressenti une présence et l'espace d'un instant avait eu peur. Puis, dans le doute, s'était dit que ce n'était qu'une peur bien compréhensible face à une énergie inconcevable. C'était peut-être cette naissance - l'arrivée de cet être de grande Lignée annoncée dans son rêve - qu'elle devait assister ? Le temps le lui dirait. Elle garda donc pour elle ses inquiétudes et resta dans la vigilance la plus totale, son "warning" intérieur allumé, guettant, traquant un signe, un mot ou une fréquence suspecte. Mais cela ne lui fut guère d'utilité, car tout était nouveau, incompréhensible, effrayant et donc suspect !

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Pourtant. Nita est une Indiana Jones de l'invisible ! Elle avait fait ses classes, comme on dit, et pendant des années. Elle était bien "armée". Elle aussi avait vécu des expériences hors norme sur des plans où peu osent s'aventurer. Elle ne l'avait pas toujours choisi, mais plutôt que de le subir, elle l'avait accepté, puis apprécié, et en avait tiré de bons enseignements. Non pas qu'elle ne ressente pas la peur, mais loin d'être un frein, c'est un moteur qui réveille la guerrière en elle. Lorsque quelque chose de suspect rôde dans l'invisible, une toute autre part d'elle se manifeste. Bien plantée sur ses deux jambes, prête à en découdre, et quel que soit l'adversaire en face ! "Plutôt mourir debout qu'à genoux !"  lui ressemble assez. Sa présence à ces instants dégage une énergie d'un calme qui n'a d'égal que sa puissance. Et personne n'oserait se mettre au milieu ! J'étais donc bien accompagné. Mais cette fois, elle n'allait rien pouvoir faire pour moi. Si ce n'est de m'assister. Ce qui était vital. Et elle le savait. Et je pense que ça la torturait.

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Sans elle, je ne sais à ce jour ce qu'il serait advenu de moi. J'avais perdu 10 kilos et j'étais à bout de force, exsangue de fatigue. Je n'arrivais plus à penser ni à manger, je ne ressentais que douleur et hébétude. Pendant cette année de "mutation" non-stop, Nita me guida doucement mais sûrement, m'accompagna et me veilla, maintenant sans cesse le lien dans une énergie rassurante et joyeuse. Comme si tout était évident. Comme s'il n'y avait jamais de problème. Sa présence douce, mais incisive quand il le fallait, toujours bienveillante et jamais affolée, était le fil d'Amour qui me retenait alors que je sombrais dans les décombres de mon monde. Elle m'insufflait son étonnante force de Vie. Elle me calmait, me rassurait. Grand paradoxe s'il en faut, quand on connaît le Feu qui est le sien, brûlant jusque dans son quotidien ! Je me devais, avant de parler de moi, de parler de Celle qui fut et est ma part essentielle de Lumière, mon ultime rempart et mon rocher.

Ce qui suit fut réellement éprouvant, pour nous deux, et cela nous tomba dessus sans crier gare ! Nous ne pouvions donner aucune affirmation quant à son sens. Nous n'avions que le nôtre. Nulle part ailleurs nous trouvâmes trace de ce type d'expérience. Que se passait-il ? Pourquoi ? Quel était cette étrange mutation ? Certains suggéreraient des implants ? D'autres un "walk-in" ? Ou bien une "possession" ? Nita abordera ces deux sujets en fin du chapitre. Mais à l'époque où ce fait arriva - et encore maintenant d'ailleurs - cela sentait le soufre ! La mode étant au "Tout est beau, tout est Lumière !", ce que nous avons vécu n'était franchement pas de cet ordre-là ! Aucune info pour nous diriger. Personne à qui en parler. Nous étions seuls. Définitivement seuls. Livrés à nous-mêmes, à ce qui s'insinuait dans notre histoire. Et ce qui prenait corps, véritablement corps, nous ne pourrions nous-mêmes l'envisager que neuf ans après...

 

LE RÉVEIL DU REPTILE


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Tout commença fin août 2007, un mois après ma mise au tombeau, alors même que je pensais en être définitivement sorti. Et certainement l'étais-je. Cette fois. Mais j'étais loin de me douter que ce n'était qu'un entracte - sans doute pour me permettre de respirer un peu ! - avant de vivre une tout autre expérience, qui nous échappera totalement. Alors que je me réveillais en pleine nuit ce jour-là, quelque chose de si indescriptible se passa, que je ne pus comprendre cette sensation lorsqu'elle m'arriva. Ce n'était ni agréable ni désagréable, seulement étrange. J'avais l'impression qu'on coulait une pierre de métal dans mon corps. Quelque chose de lourd et de poli à la fois, comme un menhir, se mit peu à peu à occuper tout l'espace en moi. J'étais écrasé par cette "pierre", enterré sous "elle" ! Je me sentais mourir. Mais le plus stupéfiant fut de ressentir cette présence qui venait en moi et qui n'était pas moi ! Elle semblait occuper tout l'espace. Mais que m'arrivait-il ? Que se passait-il encore ? Aucune réponse, mais mon humanité se révolta. J'étais encore si fatigué de tout ce que je venais de vivre auparavant. Et je ne comprenais plus rien ! Peut-être devenais-je fou ? Je dormis à peine trois heures cette nuit là et vécus ma journée dans un brouillard totalement opaque.

La nuit suivante, je me centrais avant de m'endormir et demandais - comme me l'avait suggéré Nita -  que se présente l'entité logée dans mon énergie. Je m'assoupis et reçus ma réponse par télépathie. Ce n'était pas un songe ! Il y avait bien quelqu'un qui avait pris place en moi ! C'était un guerrier revêtu d'une armure de métal, qui me communiqua être là pour m'instruire, m'enseigner. Etonnamment, j'avais dit à Nita quelques jours avant, que je vivais une initiation violente digne d'un guerrier. Je ne me trompais donc pas ! C'est bien cette sensation de métal et de grande puissance, qui m'avait balayé alors qu'il s'insinuait en moi. Et cette entité était extrêmement puissante ! Elle encadrait toute mon énergie et me construisait comme une ossature énergétique métallique. Sa fréquence était très vieille, ancestrale, antérieure même à la Terre, et cette sensation était très nette. Je n'avais pas de mots pour la décrire. Elle était insaisissable, comme si elle glissait en moi. Si l'entité que nous formons Nita et moi avait expérimenté des milliers de formes de vie depuis des milliers d'années, ce guerrier en avait vécu bien plus et depuis des temps immémoriaux me semblait-il ! Il était 1h30 du matin lorsque, en conscience, je l'accueillis dans ma demeure et lui fis les honneurs dus à sa Lignée. Il fallait nous tenir prêts. Je savais que ça ne faisait que commencer...


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Le lendemain, je nageais dans la paix avec la profonde sensation de deux consciences en moi. Les énergies s'étaient stabilisées et ces deux fréquences se mêlaient, de telle manière que je ne pouvais distinguer la mienne de la sienne. De cette collaboration, humainement inattendue, naissait comme une nouvelle entité avec deux consciences en une. Vraiment étrange ! C'est dans l'après-midi que j'ai commencé à ressentir un malaise. J'avais peur ! Tant de choses se passaient dans mon corps, au niveau de la tête, dans le cerveau et dans la gorge ! La nuit qui suivit, je fis un rêve. Mais étaient-ce encore des rêves, car j'étais conscient d'être endormi, de tout ce que je vivais et de ce qui se passait dans mon corps ? J'entre dans la chambre de ma demeure. Un grand costaud avec de grosses mains (les énergies instinctives se sont humanisées) est entré chez moi et il commence à me mettre des gifles. Je lui dis de prendre tout l'amour qu'il veut, car je ne peux rien d'autre pour lui. Et peut-être l'avais-je oublié ? Alors je lui transmets tout l'amour que je contiens et lui dis qu'il peut puiser à cette source autant qu'il le désire. Il se calma et je me réveillai. Je réalisai que j'étais dans un état de conscience très particulier. Mes sens étaient devenus ultra-sensibles. Je pouvais entendre le son que faisaient mes yeux en s'ouvrant ! Mais la peur était là et le stress continuait de monter. Je me rendormis et eus de nouveau un rêve-vision : ma bouche s'ouvre, mais je ne maîtrise ni la gorge, ni les cordes vocales, ni même le cerveau. C'est l'entité qui se met à parler à travers moi.  Je me réveillai de nouveau, comme dépossédé de mon corps. J'étais inquiet mais j'avais la sensation qu'on m'habituait à reconnaître et à accepter ce nouvel état d'être. Puis je retournai dans ce qui semblait être du sommeil, mais qui était plus une succession d'états de conscience modifiée qui dura deux heures.

 

LAISSE-MOI LA PLACE PETIT HOMME !


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Les jours qui suivirent, j'oscillais sans cesse entre une paix profonde et un état de perdition total. J'attendais sa manifestation. Je devais tout accepter, mais que pouvais-je faire d'autre ? Eriger d'inutiles barrières qui, de toute façon, seraient soufflées au son de sa voix ? Alors je lui ai ouvert mon corps, mon âme et mon cœur. Et j'ai demandé à Nita de se tenir prête, j'avais besoin de mon autre part incarnée. Sans elle, je le savais, je ne pouvais rien. Je n'étais que vide. Il n'y avait plus qu'un silence infini. J'étais complètement perdu, mais calme et serein. Ô comme cette attente était impossible ! Peut-être hallucinais-je ? Peut-être que tout n'était que construction imaginaire ? Peut-être que personne ne viendrait ? Peut-être qu'il ne se passerait rien ? Oui, j'étais sans doute complètement fou. Je perdais pieds. Je vacillais. Ô comme j'étais seul ! Avec ce désert en moi. Ce désert autour. Ce désert partout ! Je n'étais même plus un réceptacle. Je n'étais plus rien !

tumblr o2t36ohuPe optimiseÔ Nita, heureusement que tu es là ! Dis-moi que je ne suis pas fou ou que je le suis totalement ! Ma Sœur, là où je suis allé, je ne peux plus revenir et le vide me tend les bras. Je suis au bord de la falaise. Je n'avais jamais été le néant jusque là, je perdais juste un habit à chaque fois. Et me voila, 40 jours après, sans peau ni os. Lorsque tu vas au bout de toi, au bout de tout, il n'y a plus qu'un vide, terrifiant. Plus rien d'autre à faire, que de s'y jeter. Et le vide t'accueillera. Et il t'embrassera. De son étreinte puissante. J'ai le vertige. J'ai peur de ne plus exister. Je suis au bord du précipice. Je vais franchir le pas. M'y jeter. Il ne me reste que cela. Et de la chute infinie, telle une étoile glissant dans les ténèbres, jaillira la lumière ! Ô Nita, m'entends-tu de là où je suis ? Ma voix ne porte plus. Elle s'engloutit dans le néant. Ça y est ! J'ai sauté ! Ma chute s'accélère. Je brûle ! Je me consume ! Je ne peux L'accueillir sans me réduire à néant...

Voilà. Je ne suis pas mort. Mais quelle initiation de la conscience ! Car Loris, lui, n'a rien vécu. C'est ce faux moi, que je devais abandonner. Je ne désire plus parler, car je sais que je ne comprends rien, que toute pensée n'est que misérable projection. Et il me faut être sûr de ce qui sort de ma bouche. Cette première mort est accomplie et je me sens prêt à accueillir comme il se doit Celui qui vient derrière moi. Enfin je crois, car je ne suis plus sûr de rien. Mon corps est dévasté. Mon mental inexistant. Pourtant quelque chose continue de vivre et flotte quelque part. Mais où ? Quelques heures plus tard, j'ai senti que l'on inspectait à l'intérieur de moi, comme pour vérifier si tout était en ordre. C'est hallucinant, mais la sensation est très nette. Je sais que tout n'est pas encore prêt et j'ai dans l'idée que le répit qui nous est accordé n'est en fait que pour nous préparer. Car celui qui va occuper notre demeure est juste et bon, mais il ne saurait souffrir que ses serviteurs aient d'autres Maîtres. Il est trop grand pour cela. (N.B. de Nita : expression typique de l'influence prédatrice !)  Cette phase ne durera pas très longtemps. Mon cerveau est en train de muter. Il n'y a pas d'autre terme. Des arcs électriques le parcourent et c'est atrocement douloureux. J'ai appelé Nita tant je souffrais.

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C'est alors que, la nuit suivante, cette énergie autre que la mienne est entrée plus intimement en moi. Et elle a tout dévasté à l'intérieur de mon corps ! Tout était détruit comme à l'explosif ! Comme ce fut douloureux ! Ô Nita, je t'ai tant de fois appelée à l'aide ! J'étais dans le feu de la forge ! Poussé en dehors de mon corps ! Et il n'y avait plus rien au fond de moi ! Après avoir senti mes organes exploser, je me suis senti sortir hors de mon corps alors que l'autre énergie s'installait plus profondément. Au sommet de mon crâne, dans le chakra coronal, j'ai reçu un rayon très fin et aussi puissant qu'un laser. Puis la Kundalini s'est activée. Mes jambes et tout le bassin ont subi par trois fois des tremblements extrêmement violents et longs, qu'il m'était impossible de contrôler. C'était uniquement localisé à ce niveau là, alors que je commençais à être habité par cette autre énergie. Je l'ai distinctement sentie prendre place. Et c'était assez doux au vu de ce que je vivais par ailleurs ! Ce qui restait de "moi" était totalement plaqué contre les parois de ma peau ! Tout cela a été vécu parfois pleinement conscient, parfois non. J'attends maintenant la suite. Je suis épuisé. A bout de force. Je respire mal et je suis trop fatigué pour marcher. Tous mes organes vitaux ont été comme labourés à la herse. J'ai parfois l'impression que je vais cracher mes boyaux. J'ai mal. Mon dos est douloureux. Ma tête va exploser. Ô Nita, j'ai l'impression que l'on m'écorche vif ! Je ne sais pas ce qui se passe. J'ai régulièrement des spasmes. J'ai eu peur tout à l'heure. Qui se lèvera demain à mon réveil ? Peut-être celui qui m'aura remplacé ? Ou peut-être que nous ne pourrons plus nous distinguer l'un de l'autre ? Car Il arrive. Et moi je ne sais plus rien. Je ne fais que tomber, et tomber encore, dans le vide, où rien ni personne ne m'arrête ni ne me rattrape. Je survivrai. Je le sais. Mais quelle souffrance sans nom !
 
La nuit qui suivit fut assez paisible. J'ai encore eu une poussée violente de Kundalini suivie de tremblements et des arcs électriques m'ont traversé le cerveau. Je suis épuisé et j'ai si faim, tellement faim que la nourriture n'arrive pas à me rassasier ! Mon corps sait ce qui l'attend. Et ma conscience m'a indiqué cet impératif : manger tout ce que je pourrai ! Je ne dois plus ni penser ni me retourner sur cette expérience. Tout doit disparaître ! Loris, c'est encore trop de "je" et de rapport au monde. S'il n'en est pas ainsi, de grandes souffrances m'attendent. Je le sais. C'est très important ! Il est essentiel aussi que Nita et moi soyons réunis dans la conscience, car je n'ai plus assez de forces à moi tout seul. Chez moi tout le monde est extrêmement fatigué. Mes parents n'ont pas dormi de la nuit et ma mère a senti ma grand-mère décédée toute la nuit dans la maison. C'est le déchainement autour de moi. Je fais de mon mieux, mais ce n'est pas la grande forme. Je dois me tenir droit et maintenir ma lanterne éclairée.

 

LA GRÂCE DE LA CONSCIENCE


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Quelques nuits plus tard, je me suis réveillé vers 1h30. J'étais empli d'un Amour indescriptible pour Nita. Alors que j'étais dans cet état, de violentes douleurs se sont manifestées dans la tête, puis dans les dents. J'avais l'impression qu'elles saignaient. Ce fut ensuite au tour du cœur. J'avais la sensation qu'on me l'enlevait pour le remplacer, mais par quoi ? Puis ce fut les yeux et la boite crânienne. J'irradiais cette douleur intense mêlée à l'Amour que je portais à Nita lorsque, pendant quelques instant, j'ai été la Conscience ! Et Elle a tout balayé ! Un voile s'est déchiré et il n'y avait plus d'ego ! Plus de douleur ! J'étais simplement cette Conscience, que l'on porte hors de tout espace-temps. Et je L'ai vue ! Clairement vue ! Aucun mot ne saurait La décrire, tant Elle semble cumuler les paradoxes en ce monde de dualité. Elle était toute petite, concentrée sur Elle-même, mais Elle brillait autant que mille soleils ! Sa Lumière était éclatante comme celle de la glace traversée par le soleil, et douce, et chaude à la fois. Elle brillait comme un diamant, mais d'une Lumière chaleureuse. J'en avais le souffle court. Je ne pouvais plus respirer. Pendant ce qui m'a semblé être des heures, j'ai haleté, me suis presque étouffé. En me levant ce matin, je me sentais irradier, mais je tenais encore mal sur mes jambes. J'avais la sensation de flotter et, dans le même temps, d'être écrasé par le poids de la pesanteur.

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Mais combien de fois doit-on mourir ? Je me sens au seuil de la folie absolue ou de l'infinie plénitude. Ayant une foi aveugle en ma Conscience, j'arrive à me maintenir. J'intègre cette vérité d'être une parcelle d'Amour divin en marche vers sa Conscience, dans le programme d'expérimentation qu'il lui a été donné de réaliser en cette réalité. Et vacuité que tout le reste ! Aujourd'hui, je vais mieux. Le bruit dans ma tête s'est enfin tu. Une vibration nouvelle, un frétillement à peine perceptible - mais tellement parfait et complètement inconnu de moi - prend place. Pendant presque trente ans, j'ai vécu dans une prison de chair sans connaître la vibration fondamentale de la Vie, celle de la Conscience. Et c'est littéralement extraordinaire ! Ce matin, c'est un rugissement de Lion qui retentit dans mon être et irradie tout mon corps. Je ressens mon champ énergétique s'étendre, s'amplifier et dans le même temps se concentrer en son centre. Et ma Conscience fait de même, Elle grandit et rapetisse tout à la fois en un seul point. Il y a aussi une autre énergie qui s'intègre et cherche sa voie en moi. Une énergie qui pousse par la base, par le chakra racine. Une fréquence d'incarnation. Toutes mes nuits sont désormais vouées à un intense travail énergétique, dont je suis humainement spectateur et qui finit par m'épuiser autant physiquement que psychiquement. Car je dors très peu. Je ne maîtrise rien. Je ne peux qu'accompagner au mieux ce processus dont je ne connais ni le but ni la raison. Et c'est à la fois pénible et merveilleux. Mais je sais ce qui me guide dans l'ombre : c'est l'Amour que j'ai pour Nita. Il existait avant que l'on se rencontre, et il sera après que tout aura disparu...

Une sensation de plénitude m'habite malgré tous ces désagréments corporels. Car la Kundalini ne cesse de s'activer. Mon corps subit toujours de violents tremblements qui m'emportent comme une feuille au vent, sans plus pouvoir respirer, jusqu'à ce que cela s'arrête. Brusquement. Et je peux enfin inspirer. J'ai senti cette fois mon cerveau devenir brumeux. Puis des éclairs, tels des arcs électriques, l'ont traversé une partie de la nuit. C'était très douloureux. Une intense chaleur est montée du bas du dos tout au long des centres énergétiques, et est redescendue dans les jambes. J'ai senti plusieurs fois mon champ énergétique se transformer, s'expanser quand, soudain, une entité y est entrée ! Je l'ai clairement ressentie. J'ai eu la vision fugace d'un visage blanc, portant barbe blanche, avec un turban au dessus de la tête comme les Sikhs en Inde. Cette entité, que j'ai accueillie, a parlé à la part de conscience en moi qui pouvait décoder son message. Je l'ai entendu comme s'il était délivré d'un coup, avec sa pleine signification, mais mon mental n'a pu le traduire. Cela est passé par une autre voie que la sienne. J'ai à nouveau ressenti tout l'Amour qui nous unit, Nita et moi, et cela est difficilement nommable. Je suis sur le point de basculer dans un autre état vibratoire, ma conscience à cheval entre deux réalités : l'une dense, l'autre subtile. Et cependant, il y a une indicible et parfaite unité qui relie le tout. La conscience est un continuum énergétique entre différentes manifestations et différents mondes parallèles. AUCUNE SEPARATION ! Le Moi multidimensionnel chevauche toutes les expressions de la Création, qui s'entrecroisent et se nourrissent mutuellement.

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C'est au milieu de la nuit suivante que quelque chose, ressemblant à un gel translucide, investit soudain  mon corps. Sans douleur et très calmement. Cela se mit à remonter en moi, des pieds jusqu'au sommet du crâne. A la fin du processus, mon corps entier se raidit, puis trembla longtemps et très violemment d'un mouvement irrépressible. Une chaleur persistante envahit alors mes jambes puis tout mon corps, qui suait cette chaleur intense semblant venir de l'intérieur. Puis mes jambes se raidirent à nouveau, mon rythme cardiaque s'accéléra et j'eus la vision de couleurs, ou plutôt de leur vibration. Je vis d'abord la fréquence de l'orange, qui se transforma en un rouge intense et brillant. Cela s'arrêta un instant et de l'or se mit à couler à flots dans toutes les cellules de mon corps. Portées par cette énergie palpable, elles se mirent à exhaler le son "Om" à plusieurs reprises. Après quelques tremblements, le corps redevint calme malgré l'intense activité énergétique qui le parcourait. Des centaines d'images et de sensations me traversaient qui, pour la plupart, parlaient de l'humanité en souffrance. Puis. Après une heure dans cet état vibratoire, tout se calma. C'est à cet instant précis que je ressentis la présence d'une entité de fréquence métal-argent. La Reine des reptiles était là ("Retour aux Origines... - Le Message de La Femelle-Serpent") ! Elle m'observait. Je savais qu'il nous était possible d'entrer en communication sur ce plan vibratoire. Mais je pris peur. Cette entité exerçait sur moi une séduction qui, à ce moment-là, me parut trouble. Je sais aujourd'hui que ce n'était qu'une peur face à une attraction évidente due à ma génétique originelle. Je fermai alors la porte, "redescendis" de ce plan et pus enfin m'assoupir.

 

GRAVIR LA MONTAGNE DE L'ÂME


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Il est étrange de prendre conscience que l'on a vécu toute son existence en passager clandestin. Je ressemble finalement à cette énergie-entité qui a pris place en moi. Absent de sa vie, étranger à la gravité terrestre et aux choses du monde. Si je devais décrire ce que je suis, ce n'est pas précisément l'image que le miroir me renvoie tous les jours. Car cette image - illusion pétrie à travers une histoire, un parcours incarné que nous appelons "existence" - est trop éloignée de ce qui est. Je suis tout ce qui se voit et ce qui refuse de se voir. Tout ce que je ressens et ce que je ne ressens pas. Je suis l'amour que je porte, les rêves qui m'habitent, les chimères qui me meuvent, et la violence sans borne que je contiens. Je voyais bien tout cela qui satisfaisait l'ego. Ma propre représentation dans ce monde, construite sur un millier de ressorts affectifs et émotionnels ; sur des conditionnements familiaux, religieux, sociaux et culturels. J'étais au seuil du passage, mais je ne franchissais pas le pas. Je me retenais. Je m'agrippais de toute la force de ce qui ne voulait pas mourir en moi. Une grande résistance s'était organisée, développant des stratagèmes de fuite très élaborés. J'avais peur de regarder au fond, peur de voir au dedans. Mais cet adversaire que je fuyais - celui-là même qui n'était que moi - était aussi le seul apte à me rapprocher de l'Être. Il était mon meilleur allié de la Lumière. Il n'avait de pouvoir que celui que je lui accordais, de façon à ce qu'il me donne plus d'assurance face à ce monde hostile. Et ce côté obscur du personnage, habité par la haine, l'arrogance, l'intolérance ou l'envie ; animé par d'indicibles fantasmes ; traversé par la colère et la rage aveugles ; je l'avais bel et bien abandonné, refusant d'assumer cette part de Lumière cristallisée dans le non-amour.

Pourquoi ? Est-on jamais prêt à reconnaître tout ce que l'on contient ? Car alors c'est l'identité qui vacille, chancelle et puis s'effondre. Et tout notre monde s'effondre avec elle ! Et il ne reste plus rien ! Rien sur quoi s'appuyer ou se reposer. Rien qu'un grand vide. Et une sensation d'extrême solitude, comme un abysse sans fond. Un silence infini, aux confins du dicible, qui vous fait chavirer l'esprit et le corps. C'est bien cela une Terre sans Homme. Alors le verbiage du mental se tait. Et chaque fois qu'il fait une tentative, il s'échoue contre ce même vide. Car sa voix ne porte plus. Il ne contient plus rien. Mais a t-il jamais contenu quoi que ce soit d'autre que lui-même ? Après tous ces mois passés, de douleur, d'hébétude et d'incompréhension, je vis un état encore inconnu. Plus d'émotion, de sentiment, ni même de mince filet languissant et souffrant de la contradiction entre le masque et l'Être. Et cela ne brûle pas. Cela ne fait plus mal. Enfin ! C'est seul que l'on part à la rencontre de sa Mort. Et. Face à Elle. Il n'y a plus que stupeur. Et tremblement.


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La Bête aux dents acérées a refait surface ces derniers jours. Ô combien de tentatives d'incursion dans la conscience avait-elle tenté jusque là ? Et combien de fois avait-elle été reléguée dans les profondeurs de l'inconscience ? Depuis l'origine de son existence. Sans doute. Elle avait frappé à la porte. Et chaque fois s'était vue reconduire avec autant de violence qu'elle en manifestait. C'est alors, qu'à bout de tout, elle déchaina les tourments de l'enfer ! Et le kaléidoscope macabre se mit en branle. Alors je vacillai, prêt à perdre la raison. Un flot de pensées violentes, d'envies abjectes, me submergea sans fin. J'ai vu ce torrent noir et luisant remonter du fond des âges. Primaire et infini. Il était au fond de moi ! Je ne pouvais plus que le reconnaître. Et l'accueillir. Car c'est cela que je suis aussi. Pendant que le personnage se débattait dans ses propres méandres, ce cloaque mortifère, l'Être observait dans le silence. C'est sous Sa houlette que j'ai subi l'épreuve du feu et du sang avec la nécessité, pour Le connaître et L'incarner, de reconnaitre tout ce que j'étais, tel que cela était. C'est lorsque le regard se vide et qu'il devient pur regard, c'est-à-dire déchargé des créatures qui l'habitent, que l'on peut Voir. Vraiment Voir ! Et sur ma terre de cendres, j'ai reconnu mes noirs bataillons parcourant mes abîmes et remontant mes gorges pour accéder à l'existence. Ce n'est qu'alors que j'ai pu entendre le silence éternel de l'Être qui, immobile, observait la querelle entre le beau le laid, le fort le faible, l'amour la destruction, sans y prendre aucune part, sans prononcer aucun jugement. Jamais ! Cet Être en chacun de nous ne supporte ni définition ni représentation. Il Est. Et nous sommes.

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Aller vers soi. Gravir la montagne de l'âme sans relâche. Quitter ses vieilles peaux pour épouser le vide. Pour devenir le vide ! Et regarder le monde. Tel qu'il est. Et vivre la Vie. Telle qu'Elle est. Pas cette ridicule et tragique comédie que le monde se plaît à jouer. A travers les méandres d'expériences indéchiffrables, l'existence nous fait à chaque instant l'indicible don de nous porter toujours au plus près du SOI ! Inlassablement. L'Être appelle et nous rappelle. A Lui. Mais il faut entendre. Se regarder, se reconnaitre. Et puis mourir, encore et toujours, à nos espoirs, désillusions et projections, jeux sociaux et émotionnels. Le processus de transmutation, qui conduit du "je" au "rien" - ou au "tout", c'est pareil - n'est ni facile ni évident, bien qu'une seule décision permette de le réaliser. Il ne découle pas d'une improbable Lumière céleste qui viendrait illuminer les élus et parfois les plus vils enténébrés. Mirage communément alimenté. Un monde nouveau est sur le point de naître et sa gestation entraîne contractions et tiraillements. Il se fait dans les douleurs de notre propre enfantement. Oui, un Être nouveau est sur le point de voir le jour, un tout nouveau jour, pour une toute nouvelle expérience de et dans l'humanité.

Le monde s'accélère, le temps s'écoule comme jamais dans l'histoire passée et les certitudes d'un jour ne sont plus celles du lendemain. Les vérités de nos pères ne sont plus depuis longtemps, si tant est qu'elles ne l'aient jamais été. Désormais, l'histoire - notre histoire ! - se renouvelle à chaque seconde. Il fut un temps pourtant où des idées perduraient des siècles, mais ce temps n'est plus. Et dans cette danse destructrice, dans cette ronde irrépressible, chacun se raccroche à ce qu'il peut pour tenter d'échapper à la terreur du vide, à l'angoisse de la nudité, à la peur de l'impensable découverte. Ce sera à une maison, des biens, de l'argent, des êtres aimés, à l'idée de l'amour ; mais aussi à la colère, la lutte, la maîtrise, le pouvoir. Tant de combats perdus d'avance, mais que nous devons affronter puis assumer, avant de comprendre le néant de ces attachements. Tout nous sera enlevé ! Tout nous sera arraché ! Toutes les cathédrales de l'orgueil seront abattues pour que l'Etre puisse voir le jour. Un jour...

 

POUR ÊTRE UN BON GARDIEN, IL FAUT ÊTRE UN BON GUERRIER !
(Epilogue de Nita)


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Comme cité à l'introduction, voici la définition et la différence entre "walk-in" et "possession". Le processus de walk-in consisterait en un transfert d'âme, avec entente préalable, d'une entité non incarnée dans un corps physique. Cette entente est sensée être en général préétablie avant l'incarnation. Pour maintes raisons, une âme déciderait de quitter son corps et de le céder à une autre âme qui vivra à sa place sans avoir à passer par la naissance, l'enfance etc. Cela se passerait la plupart du temps lors d'un traumatisme ou choc violent avec perte de conscience, un coma ou une NDE (expérience de mort imminente). La possession est le même processus, sauf que l'âme ne quitte pas son corps et surtout qu'il n'y a pas d'entente entre les deux parties. Il s'agit littéralement d'un viol corporel. Il y aurait apparemment de plus en plus de cas où le walk-in s'effectuerait en pleine conscience, et certains autres où les deux âmes (et même plus) cohabiteraient dans le même corps.

Walk-in et possession ne sont somme toute pas si éloignés l'un de l'autre que ça. Et si de nos jours de plus en plus de ces cas apparaissent, vu notre expérience, cela n'est vraiment pas de bon augure ! Dans le meilleur des cas, il ne s'agit que d'un délire, un fantasme mental. Il en va de même pour toutes ces dites initiations, se passant les doigts dans le nez. Mais comment cela peut-il être possible ? Un peu de bon sens tout de même ! Beaucoup parlent mais ne font que véhiculer les dires d'un autre, qui lui-même les tient d'un tel, qui lui-même... Et qui a expérimenté quoi ? Qui peut se targuer d'être prêt à une telle chose ? En avoir la force physique et psychique, la réelle connaissance du fait et surtout la discrimination nécessaire ? Vu l'état de conscience, d'ignorance et de béni-oui-oui de ce monde, il ne fait aucun doute : très peu d'êtres ! Qui peut dire avoir la certitude de qui prend la place ? Au vu des temps troublés que nous vivons, où la prédation tient le haut du pavé, où tout n'est que séduction trompeuse servant de sombres plans, il est plus que légitime de se poser cette question. Si ce n'est vital. Car nous sommes leurrés, induits, sans cesse et sans arrêt, au-delà même de ce que nous pouvons imaginer. Oui, nous sommes des marionnettes bien loin d'être libres ! Aussi futés soyons-nous, aussi expérimentés ou guidés que nous nous croyons, nous ne faisons pas le poids face à la prédation tant que nous ne nous y confronterons pas ! Et c'est bien ce qui nous est arrivé. Cette prédation n'est pas qu'extérieure. Elle est avant tout intérieure. Et "en-saignante". Là est le sens de notre témoignage.


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La corporisation finale de cette "entité" en Loris eut lieu aux premières heures de la nuit du 31 août 2007. Lorsqu'il m'appela ce matin-là, j'entendis très distinctement deux souffles dans sa voix, qui n'était plus tout à fait la même d'ailleurs. Je notais clairement un deuxième souffle, plus profond, semblant venir de très loin et pourtant bien présent, qui s'exhalait à travers ses mots. Il n'était plus temps de se poser des questions ou d'avoir peur. Il était trop tard ! Nous avions tiré le vin, il fallait le boire ! Nous devions continuer, vaille que vaille. J'étais en alerte, je n'avais aucune idée sur ce qui prenait place, qui plus est en force ! Mais mon bon sens me disait que cette façon de faire n'était pas catholique. Je devais aussi être extrêmement vigilante, afin de ne pas me faire moi-même manipuler à mon insu. J'assistais donc à ce qui se passait, parfois de loin car nous n'étions pas en couple à cette époque. J'avais bien repéré ses premières manigances pour tenter de se faire passer pour ce qu'il n'était pas. Il avait osé jouer sur ma corde sensible, suggérant à Loris être un illustre avatar (incarnation divine). Il ne me connaissait pas de toute évidence. C'était la seule erreur à ne pas commettre ! Et s'il me restait quelques doutes, ils furent balayés d'un coup. Cela me mit dans une telle fureur ce jour-là, que la guerrière que je fus aurait pourfendu des hordes de dragons sans peur aucune ! Comment osait-il ! Pour qui se prenait-il ! Et pour qui nous prenait-il ! La bataille entre prédateurs venait bel et bien de s'engager. Pourtant. Devant l'évidence de cet usurpateur. Et malgré ce danger bien réel. Quelque chose en moi, et en totale conscience, permettait cette expérience ! Il devait en être ainsi. Nous devions vivre cela. Même si ça semblait fou et que je n'en connaissais pas la raison.

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Cette présence se manifesta bien sûr dans notre quotidien. Et ce n'était pas lumineux. De toute évidence. Loris se mit à avoir des accès de violence subite et d'agressivité non à propos, qui n'étaient pas de sa nature. Et du fait des gènes de la Guerrière qui m'habite, nous nous jouâmes des face-à-face épiques ! Où je le faisais ployer puis se retrancher. Les guerriers, zombies ou autres fantoches de quelque acabit qu'ils soient ne font pas peur à Celle dont je garde la mémoire. C'est cette part originelle de Loris qui nous dira, le jour où elle se présenta, que pour être un bon Gardien il fallait être un bon Guerrier ("Retour aux Origines...") ! Et c'est exactement ce que j'étais ! Moi aussi. Mais je possédais quelque chose qu'il n'avait pas : une puissance inconnue qui se révélait dans la voix. Nul besoin de l'élever. Celle-ci change brusquement en une tonalité si profonde, abyssale, qu'elle déploie une fréquence qui vous pénètre directement et vous stoppe net. Et elle peut détruire comme créer. Bien sûr, je ne savais pas alors ce que je sais maintenant et guerroyer n'a jamais été la solution. Mais à cette époque, c'était la seule chose que je savais faire. Et bien faire ! Il arrivait aussi que Loris devienne soudain haineux lorsque j'étais en état de conscience unifiée. Celui qui était en lui voulait avoir le premier rôle, la première place, c'était juste une question de pouvoir ! Et chaque fois, je le débusquais. Et chaque fois, il battait en retraite. Mais il était toujours là. Le souvenir le plus extrême que j'ai de sa manifestation fut notre premier baiser. Quelques mois plus tard. Loris est un être très doux, mais ce jour-là c'est un autre que lui qui m'embrassa ! Avec une telle violence, que je le repoussai illico le mettant face à son acte. Mais Loris n'avait rien vu. Il ne s'était rien passé d'anormal ! Cette expérience m'avait servie de leçon. La Guerrière en moi connaissait bien l'adage "Ne jamais baisser la garde" !

Ce que je n'avais pas vu, c'est que l'expérience de Loris - devenant par la force des choses la mienne - révélait du même coup ce gène sans doute reptilo-guerrier en moi. Et cette puissance non maîtrisée que je portais, était-elle une mémoire-trace que cet autre Moi aurait possédée ? Au vu de mon parcours (antérieur à Loris), cette prédatrice ne l'était pas originellement, même si elle excellait dans l'art de la guerre et que, par force, elle l'était devenue pour moi. Je ressens de façon "tripale" que cette faculté n'avait été pour elle qu'un moyen de survie. Ce qu'elle est, je le porte en moi. En conscience. Un amour viscéral de cette Terre comme de toute vie. Une présence parfaitement ancrée. Un profond respect de tout ce qui est. Une empathie innée. C'est comme si, dès mon enfance dans cette incarnation, j'avais remis mes pieds dans ses empreintes. Pour me souvenir. Et j'ai retrouvé, profondément enraciné en moi, un rejet absolu de "la race mâle". Destructrice. Que mon père en cette vie a si bien incarné. Et qui s'est manifesté, dévoilé de plus en plus. Evidemment. Je sais que c'est lié à elle, à moi donc, et je travaille encore à cette réconciliation. Néanmoins. Rien n'étant tout blanc ou tout noir, ses talents de guerrière m'ont souvent été salvateurs et je leur dois d'être encore en vie. Ce qui est humainement déconcertant, et c'est en cela que je témoigne moi aussi, c'est de voir ces deux énergies-entités se côtoyer en toute conscience dans une seule et même forme. Tout comme Loris, mais d'une autre façon. Cette incarnation-ci devait donc servir à l'unification de ces deux parts et à la résolution des conflits mémoriels. Pour Loris comme pour moi.

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Il me fallut du temps pour accepter ce que nous vivions. J'avais l'impression de porter un serpent dans mon sein. Ô combien c'était vrai ! J'avais passé bien des années sur les plans invisibles, rencontré tant d'entités sombres, que j'y avais acquis une certaine aisance et surtout un bon flair ! Et j'étais un bon canal. J'avais pendant des années subi d'innombrables tentatives d'adombrement, de nuit comme de jour. Ce qui fut difficile, car j'étais jeune encore et ne comprenais pas pourquoi une telle chose arrivait. C'est par un retournement total de conscience, ayant compris le sens du partenariat Ombre-Lumière, que tout cela s'achèvera un jour. En un instant ! Pourtant. J'ai rué dans les brancards de cette situation incompréhensible que je vivais avec Loris. Tout ce à quoi je m'étais préparée pendant des années, confondre l'Ombre et ne point la subir, me liait désormais à cette même Ombre à-travers le seul homme que j'avais accepté dans ma vie ! Et sans doute cet apprentissage devait être nécessaire à cette expérimentation particulière. Mais cela me rendait folle ! Mille fois j'ai voulu stopper ou fuir cette expérience, mais quelque chose en moi d'irrationnel ne pouvait s'extraire de ce chemin. C'était inexplicable. Tout sauf raisonnable. Mais plus fort que tout. Evidemment, cette Ombre que je savais si bien démasquer à l'extérieur, me cachait celle qui était lovée à l'intérieur, la mienne ! Et c'est ce face à face avec l'Ombre qui, transformant Loris, me transformera de même et nous amènera tous deux plus loin dans la voie non duelle. Pour intégrer le fait que la peur est le pire guide. Que tout est possible, surtout l'impossible, si nous osons sortir des sentiers battus. Et que vivre signifie expérimenter de la Vie toutes les facettes qu'Elle nous propose. Car Elle est le plus fidèle Miroir de tous ces reflets, qui nous appellent, nous interpellent ou nous agressent, et qui portent notre mémoire...
 
Ce que nous venions de vivre - et qui échappait à tous les standards spirituels habituels -, nous n'en saisirons le plein sens que... douze ans plus tard !  Ce que Loris a expérimenté était en fait une hybridation d'âme en pleine conscience ("Stupeur et Tremblements !" et à venir "La Proposition Loris"), d'où la douleur physique. Il est certain que le type d'âme qui s'incarnait en lui ne le pouvait que par/grâce à son lien avec "le Monde des Sauriens" ("Retour aux Origines..."). Et c'était bien sûr un prédateur. Même si Loris était totalement sous emprise de cette part reptilienne, il n'en demeurait pas moins que ce qu'il ressentait d'elle était exact. C'était assurément une entité ancestrale, guerrière et puissante. Et nous n'avons aucun doute sur son désir de l'instruire. Mais son côté intrusif, violent et son goût du pouvoir sur l'autre était bien typique de la prédation ! La narration de Loris est truffée de ce type d'expression prédatrice, de soumission envers le maître, d'anéantissement du sujet pour laisser place au marionnettiste ! Nous n'entrerons pas dans la dualité de "bonne" ou "mauvaise" expérience. Rien n'est pour rien. Rien n'est à jeter ni à ignorer. Aucune expérience n'est nocive en soi, seul le résultat ne dépend que de ce que nous en apprenons et faisons. Si celle-ci s'est présentée, c'est que nous avions à la vivre et pour cause !

Incarner nos multiples parts, après les avoir fait passer de l'Ombre à la Lumière, voilà ce que nous sommes venus faire. Rien d'exceptionnel à cela, c'est ce que nous faisons tous. Ou presque. Sauf que. Cette fois le terme "incarner" a été pris au pied de la lettre ! Douloureuse, effrayante et magnifique expérience ! Devenir une entité plurielle et unifiée. Cela nous avait été annoncé tout au début de notre chemin. Mais nous vivons tous ainsi. Sans le savoir. Avec toutes nos parts ignorées, qui sont ces autres nous. Nos Moi-parallèles du "passé" ou du "futur", mais que nous ne reconnaissons pas. Ils nous murmurent, nous éprouvent nous rebutent, nous déterminent nous conditionnent. Ils nous font peur ! Pourtant. Ils sont nous ! Et de cette nouvelle alliance, initiatique, nous n'avons rien à perdre si ce n'est nos peurs et nos préjugés. Avec le recul, nous pensons que nous pouvons tirer le meilleur de ce type d'alchimie, lorsqu'elle survient. Car au fond, que cela peut-il apporter de bénéfique à chaque partie ? L'Ombre est en manque de Lumière et elle agit d'ailleurs tel un trou noir (astre extrêmement dense) dans l'Univers, attirant toute lumière et matière à proximité. Les prédateurs (intérieurs ou non) ont aussi le droit d'évoluer. Et nous, le devoir de s'en acquitter si cela se présente et si c'est possible. Ainsi nous pourrons profiter chacun des qualités et expériences de l'autre. C'est en cela que réside à notre sens l'alchimie. Et nous espérons être en train de la réaliser...

 


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" Pour ceux qui n'auraient pas lu cette Chronique depuis le début, nous tenons à préciser que le choix d'images décalées et burlesques est voulu. Ce site nous ressemble. De nature enjouée, nous pensons que la Voie est dans la Joie et non l'austérité. Rire de son vécu ne signifie pas le méjuger. Et rire de soi est tout de même plus agréable et plus juste que de se prendre pour un grand Mamamouchi ! "


Horus (en grec ancien et Hor ou Horou en égyptien ancien : "Celui qui est au-dessus", " Celui qui est loin" ou "Le Lointain" en référence au vol majestueux du rapace) est l'une des plus anciennes divinités égyptiennes. Fils d'Isis et d'Osiris, il est représenté comme un faucon portant la double couronne auréolée du disque solaire ou comme un homme hiéracocéphale (à tête de faucon).

Mon âme a traversé le désert. Dans le tombeau, elle fut obligée de résider, contrainte par mes noirs chevaliers. Séparée du Tout, privée de Lumière, elle a subi les tourments de la répétition. Elle a éprouvé l’amertume des terres arides privées d’Amour. Elle a enduré le froid, la solitude, le malheur, les pics acérés d'adversaires vaniteux. Elle a chaviré. Elle a défailli. Elle a connu la mort. Mais elle a survécu, parce que la Lumière était son seul espoir. Guidée par l'Amour indicible, elle a quitté le monde des ténèbres. Doucement, elle a cheminé, traversant les plaines funestes. Elle n’écoutait plus les séductions de son ancien amant, qui l’appelait pourtant de sa voix puissante. Mais elle n'était plus que murmure, car la Lumière se faisait jour au cœur de la nuit. Alors, d’un pas rapide, elle traversa les vallées et les monts embrumés et d’un geste vif éluda l’ultime assaut de ses poursuivants. Peu à peu, le chemin s’est dégagé. Le froid a laissé place au Soleil. Encore un effort. Quelques collines à gravir. Et voilà au loin les portes de la Cité de l'Être, quittée il y a longtemps. Quoiqu’elle fut adultère, mon âme osa frapper. Trois fois. Et la Splendeur lui ouvrit les portes du Royaume. Vision éblouissante ! Lumière inconnaissable ! La voilà enfin ! Après toutes ces morts, toutes ces tentatives avortées ! Douce et intense, chaude sans être brûlante, éclatante sans être aveuglante. Et des jardins, dans lesquels coule une Source. A perte de conscience ! A perte d’inconscience ! Je ne suis qu'un enfant. Je suis transfiguré. J’ai retrouvé le chemin de La Demeure...

 

L'AIR DU LARGE !


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L'air du large, enfin ! Après des mois de confinement et d'enfantement, je peux respirer librement. Et c'est la Rencontre. Toujours la même. Bouleversante et sublime, débordante d'Amour et de vérité. Au fond de mon ventre, le Soleil se fait jour. Alors Silence ! Cette nuit, à minuit, une chaleur qui monte le long de mes jambes me réveille. Je bascule dans un autre état de conscience, je rentre dans mon Être. J'ai la vision d'un pont de Lumière couleur or qui, partant du fond de mon ventre jusqu'au sommet du crâne, ouvre toutes mes portes. La voie qui mène à l'Être est dégagée, libre de tout obstacle. Le canal est ouvert. Si ces années furent humainement et psychiquement pénibles, ce n'est que très peu de chose au regard de Cela. Des potentialités infinies qu'Il recèle et de toutes celles qui, dans l'individualisation de Sa conscience, pourront être explorées, découvertes ou arpentées. Nous sommes des Fils/Filles de la Lumière et rien ne Lui est impossible. Et Ses Fils/Filles sont en train de naître...

Tumulte au dehors, paix au dedans. Comment exprimer l'indescriptible Joie de vivre de l'Être qui se révèle dans la forme ? Il n'y a qu'espace, extension illimitée de la conscience se mirant dans toutes ses manifestations. Tout est Cela. De la pierre à la fourmi. Du bacille au lion. Puis à l'Homme. Et tout se trouve bouleversé. Le quotidien prend une forme nouvelle habité par la Félicité. Mais en vérité, c'est l'Être qui est Félicité, perpétuelle et infinie Joie d'exister. Et tout est contaminé ! Touché et célébré par l'union entre l'Être et le soi. Et toutes les contradictions disparaissent ! Car le regard porte au delà des schémas habituels d'organisation mentale, sur lesquels repose le fonctionnement quotidien de l'humanité, sur lesquels tous les rapports sont établis, scrutés, puis jugés. Nous ne sommes rien de moins ni de plus que des émanations multiples de L'Unique réalité vivante. Où le cœur palpitant de l'Amour est toujours présent.

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Terra incognita
. Plus rien n'habite le personnage, qu'un immense état de vide, de dépossession. Tous les déterminants, toutes les motivations, toutes les projections conditionnant l'humanité et attachées au personnage, se sont évanouis. Je ne suis qu'un souffle inspirant en dehors de l'espace-temps et expirant en ce monde. Le miroir est brisé. Les masques sont tombés. Toutes les peaux ont été levées. Comment vivre maintenant ? Cette question surgit l'espace d'un instant. Comment être ce qui Est ? Comment ? Mais cette question n'a plus de sens et se résorbe comme elle est apparue. Dans le silence. Place au Vivant ! Il me semble ne plus avoir de prise sur rien, mais en ai-je jamais eu en vérité ? C'est la Vie qui féconde toute œuvre. Et chacun de nos pas résonne dans l'éternité, où l'Être se déploie. Quelle libération ! Quelle liberté infinie ! Toutes les portes doivent être ouvertes et les idées, qui accablent le monde des Hommes, éclairées de Sa lumière. Il n'est plus temps de reculer. Voyez comme le monde chavire. Il est ivre de lui-même ! Il est comme ce cavalier sans tête frappant le vide de son épée. Pourtant. Cela est le cavalier, le vide et l'épée. Et Cela nous cherche. Et nous trouve. Toujours. Un jour...

 

TOUS CES AUTRES QUE JE SUIS...


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Etrange état. Energie particulière. Ni lourde ni lumineuse. Neutre et indéchiffrable. Je suis ailleurs et à la fois présent à la réalité de ce monde. Sans pouvoir le contrôler, je me suis exprimé cette nuit dans une langue étrangère dont j'ignore tout. Parfaitement conscient, je ne pouvais cependant arrêter ce flot ininterrompu d'onomatopées, structuré en courtes séquences, qui dura un peu plus de 30 secondes. C'était pourtant bien un langage, une vibration originelle et complètement étrangère. Qui n'était pas de ce monde. Ainsi arrivèrent les Êtres de fréquence métal-argent. Cette énergie mystérieuse, inaccessible à l'esprit terrestre, est dense et pleine. Elle glisse sans fin lorsque l'on porte le regard sur elle. C'est alors que je vis du sang gris couler dans mes veines, dans ma forme, dans mon champ éthérique. Puis trois doigts au bout de mes bras de reptile évolué. Cette forme est dans ma forme et toutes deux communiquent !

Ces Êtres dans mon canal, ont-ils un message ? Mon corps effectue des gestes compulsifs, comme si quelque chose tentait de s'y adapter. Frissons. Malaise. J'ai de la fièvre. Que se passe-t-il ? Ces Êtres sont là. Des reptiliens et des insectoïdes, des formes de conscience évoluée dans le kaléidoscope de formes portées par la même conscience-groupe. C'est une énergie tellement différente, tellement étrangère à tout ce que j'ai pu connaître. Si ancienne ! Ancestrale. Et l'évolution de la Terre leur importe, car ils n'évolueront que si Elle-même évolue. Il nous importe donc de reconnaître ces autres formes de Vie. Je n'ai jamais ressenti d'hostilité dans les Êtres que j'ai côtoyés. Mais j'ai tout de même posé la question sur leur intention. Et par trois fois, on m'a répondu par l'arc-en-ciel. Comme un tourbillon de lumière dans lequel coulerait tout le spectre lumineux. J'ai vu ensuite des rayons tomber du Ciel et un serpent multicolore apparaître.


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J'ai la sensation de corporiser plusieurs formes de vie, humanoïdes et non-humanoïdes. Cette nuit, j'ai fait un "rêve". J'étais avec Nita. Elle me disait que j'avais évolué, mais que ce n'était pas encore tout à fait ça. Et que ce n'était pas la forme définitive que notre relation emprunterait. Elle me parla d'épreuves à venir et ajouta que notre relation, qui reposait sur Cela, reposerait désormais sur nos cœurs et il n'était pas sûr qu'ils puissent résister au changement. Je savais que je devais expulser certaines couches énergétiques et lui répondis que lorsque je serais le Permanent et l'Impermanent, alors tout irait. Puis j'allais rendre visite à des amis. Je passais la porte d'entrée. L'escalier était vieux, les marches étaient des tombes, j'étais dans un labyrinthe cerclé de fer ! Pas de crainte mais une atmosphère particulière, dense et lisse. Ce matin je suis complètement épuisé. Hébété. J'ai la sensation d'expulser de mon corps une substance inconnue. Il me faut reprendre contact avec cette réalité, car je ne sais plus où je suis. En ces instants où l'Être se révèle émanation du Tout avec ses multiples faces, les différentes formes qu'Il porte et Ses possibilités infinies de réalisation, l'humain vacille. Inévitablement. Cette "canalisation", et cette communication avec cette fréquence particulière et étrangère, explique mieux désormais le sens de ma mutation et les innombrables douleurs physiques qui l'ont accompagnée.
 
Lorsque l'on vit charnellement entre deux mondes, avec cette sensation d'élargissement du corps, le rôle du cœur en tant qu'organe est capital. C'est lui qui maintient tout. C'est sur lui que repose l'intense charge énergétique de toute l'expérience. Un réel danger ! C'est bien ce que l'on risque lorsqu'ayant changé d'état énergétique, plus subtil, on adopte des comportements et réactions fondés sur la peur, la colère ou autre cristallisation. A ce stade d'évolution, c'est au corps tout entier qu'on porte atteinte, et c'est l'intégrité même de l'organisme qui est en jeu. Je suis dans un état d'épuisement inexprimable ce matin, suite à une vieille attitude humaine dont la mémoire de mon corps est encore porteuse. Elle a surgi, d'un coup, et la réaction physiologique ne s'est pas faite attendre. Le corps a amorti l'onde de choc vibratoire, violente et lourde, générée par  cette part de moi. Ignorante. Mon cœur est meurtri et de violentes contractions l'affectent. Dans cette période transitoire, où toutes les représentations du personnage ne sont pas encore évanouies, il me faut être d'une extrême vigilance. Les émotions humaines sont trop lourdes, trop lentes, excessives, étouffantes et déséquilibrées. Pour l'instant.

 

PORTER TÉMOIGNAGE


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La contemplation du spectacle télévisuel nous laisse sans voix. Partout les hommes se battent ! A vif leur cœur et leur peau ! Investissant des rôles factices, se jouent des milliers d'identités afin de donner consistance au vide. On a tôt fait d'oublier que nous vivons tous sur une "pierre" vivante perdue dans l'espace intersidéral. Et quoi ? On voudrait nous faire croire que notre frère est différent ontologiquement, parce qu'il n'a pas adopté les mêmes façons de vivre, parce qu'il ne nous ressemble pas ! La division ne repose sur rien. Pourtant. Elle est une réalité énergétique qui précipite le monde des Hommes dans le chaos. Nous créons notre réalité. L'Homme bâtit son existence sur l'exclusion et la division. Dès lors, il ne peut hériter que de la division. Nos murs intérieurs construisent nos murs extérieurs. Alors pour survivre, pour organiser notre exil, nous maintenons ce monde grâce au pouvoir, à la domination et à la violence. A la souffrance ! Notre monde n'est pas le résultat du hasard, du chaos ou du désordre créateur que nous décrivent certains penseurs. Il est né de l'adhésion de la masse à quelques idées simples, fondées sur des constats immédiatement vérifiables, mais qui n'ont aucune consistance.

Et nous voilà. A la charnière des temps. La Terre mute. Les signes sont partout et innombrables. Ils pointent le changement. Mais les Hommes sont des aveugles volontaires, contents de l'être. Depuis plus d'un mois en Asie du sud-est, des tremblements de terre nombreux et violents sont accompagnés de raz-de-marée. Aucun commentaire. C'est trop loin pour l'Europe. Trop loin pour l'Amérique ou même l'Afrique. Ce matin, le journal est consacré à l'identité nationale ! Nous ne ferons là aucun commentaire, c'est par trop ridicule. Nous sommes tous en partance. Pas d'échappatoire ! La Terre change de fréquence et Elle ne pourra porter d'énergies aussi étrangères à Son futur nouvel état d'être. Voilà comment l'expérience individuelle rejoint l'expérience globale. Le corps et la conscience de cette Mère-Terre, qui porte le vivant depuis l'origine, sont liés et reliés à nos corps et nos consciences. Il ne peut en être autrement. Et Elle balaiera tout ce qui ne Lui est pas conforme. Accordons-nous donc à Sa Vibration essentielle. C'est vital. Et il est plus que temps !


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Dieu est mort. La présence tutélaire de ce Père, à qui l'on attribuait la direction de l'existence, ne sied plus à celui qui sort de l'enfance et apprend à marcher seul. Peines et joies, mort et vie, calamités et bonheurs, ne reposent en rien sur le Dieu des Hommes. Ce n'était qu'une façon de se défausser de notre responsabilité individuelle et collective. Ce qui Est est inconnaissable. Comment lui attribuer la vengeance de la Terre, la colère du Ciel, l'échec ou la victoire d'une bataille ? Tout cela est affaire des Hommes ! Oui Dieu est mort. Et l'amour aussi. L'un comme l'autre sont leurre absolu car ils ne reposent pas en Cela. Ils ne sont compris et vécus qu'en tant qu'extériorisation d'une émotion qui nous convient, nous plait et nous est agréable à ressentir. Or. L'Amour n'est pas une émotion ! C'est une totalité. C'est une Joie perpétuelle. Et la reconnaissance de mon frère, où qu'il soit et quel qu'il soit, ne peut se faire qu'en Cela, qu'en cette reconnaissance, puisque nous sommes la même Vie ! Sans doute un jour, nous pourrons enfin rêver un autre âge où la solidarité, la collaboration et la conscience de Ce qui Est porteront l'Humanité au-delà des limites qu'elle connaît. Alors les murs seront abattus et les barrières franchies. Alors on s'apercevra qu'ils n'avaient de réalité que dans nos esprits diviseurs, dans nos regards portant tant d'objets qu'ils en étaient aveugles. Et la mort sera vaincue. Les trois illusions ordonnatrices de ce Monde - Dieu, l'amour et la mort - ne sont déjà plus. Nous vivons les soubresauts de leur agonie ! Alors place à l'expérimentation de Cela - que nous sommes - en nos formes !


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La transformation. Porter témoignage de l'expérience, tel est l'objet de ces lignes. Le temps de la grande illusion arrive à son terme. Tout comme la nature de l'expérience humaine. Elle est sur le point de perdre sa limitation physique dans l'oubli de ce qu'elle est. Car de l'ignorance de l'Être vient toute souffrance. Il nous est impossible d'accéder à une réalité plus vaste, plus large, sans déconstruction du moi ou personnage. Nous sommes là tous d'accord. Mais il y a autant de manière de l'expérimenter, qu'il y a de choix dans l'intention supérieure de chaque être incarné. Et nous insistons sur ce fait ! De nos jours est par trop véhiculée selon nous l'idée de cheminants, bien qu'émérites pour beaucoup, professant telle voie, tel outil ou telle doctrine à suivre, faute de quoi nous aurons tout faux. Nous ne pouvons accréditer ce type de pensée, qui nous semble étroite et non adéquate avec les formes et chemins inattendus que peut prendre la Vie. Si nous ne sommes nullement surprenants, Elle oui ! Et il n'y a là aucun doute ! Nous ne croyons pas pour notre part en une voie royale, en une Lumière bénie qui viendra éclairer les élus et précipiter les vils. Nous nous désolidarisons de toute forme d'exclusion qui soit. Car elle n'est qu'agent de division. Notre expérience personnelle a été de faire le vide, jusqu'au plus petit attachement porté par nos représentations erronées. Nous avons expérimenté que la transformation ne pouvait s'effectuer que par mille morts, toutes plus profondes et plus difficiles les unes que les autres. Pour rencontrer la Vie, il nous a fallu éprouver la Mort. Mais ceci n'est que notre histoire...

 

LA DIVINE BLESSURE


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J'ai encaissé, dans la douleur, ma première instruction. Le chemin d'incarnation est difficile ! Je suis mort à une part d’illusion. Elle a été soufflée. Balayée. Puis j’ai subi l’épreuve de la souffrance : ma division. J’ai vu le Royaume de la Demeure (l'Être). Cependant. En me réveillant ce matin, j'étais à nouveau enfermé dans ma prison organique. Et ce fut déchirant. La voilà la blessure, à vif, ouverte, que je porte ! J'en ai le cœur retourné. C'est la souffrance de ma division. C'est la souffrance d'être éloigné de la Source, ma Source, dans ce corps qui m'est bestial. Et ça fait mal. Ça brûle ! J'ai du revenir parmi les Hommes, le souvenir de la Splendeur gravé au fond de mes entrailles. Et je vais devoir apprendre à jouer autrement ma partie. Je n’ai plus peur de la mort désormais, mais d'une autre souffrance que je reconnais. C'est elle pourtant qui me fera avancer. Elle qui me fera aller plus loin, encore et toujours, pour rejoindre cette Source. Qui est là. Présente. Gisant au fond de mon ventre. Une fois l'Être reconnu, une toute nouvelle "douleur" prend place. Nita la nomme "la Divine Blessure" et dit d'elle : "La Divine Blessure vient de la conscience de la friction entre cette part d'absolu que l'on est et la part incarnée qui la porte, non encore unifiées. Et c'est cette friction inévitable - en tant qu'être incarné - qui permet le mouvement, l'avancée, le jeu de notre co-création personnelle en ce monde."

Je fis quelques jours après ce rêve : je parcourais un chemin rempli de lumière, où des enfants jouaient. Au détour d’une bifurcation, j'aperçus devant moi et sur de verts pâturages une petite brebis qui venait de naître. Elle tenait mal sur ses pattes, la petite brebis aux longues oreilles. Elle avait froid. Elle était apeurée. Elle se retrouvait dans un monde dont elle ignorait tout, séparée de sa mère. Elle devait pourtant vivre sa vie et, encore claudicante, elle apprenait à marcher. J’étais cette brebis. Je souffrais d’être dans ce monde après avoir connu la Splendeur. Mais je devais y vivre. Quel immense effort cela demandait ! La mort vous emporte sans faire de façon. On ne peut y être préparé. Mais l’accession à l’existence terrestre, la chute dans la matière, était pour moi une mise en croix. Je me souvenais d'avoir flué libre dans l’éther. Je me souvenais d'avoir touché l’éternité, l’immensité de l’Amour. Quel choc immense ! Le corps entier est traumatisé. Je suis un nouveau né. Nu. Encore dans les étoiles, mais face au monde. Je ressens toutes les émotions humaines, à fleur de peau. Il n’y a plus de barrière, distinction illusoire. Toutes ces souffrances, je les ressens. Toutes ces peines, je les comprends. Et je pleure. Et je ris. Avec tous. Oui, re-naître m'est plus difficile que mourir !


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Je suis exsangue. Je suis blessé. Je redescends sur Terre et je n’ai plus de repères. Cette fois la chute a été trop rude. Brutale. Les évènements trop éprouvants. C'était plus difficile que la première fois. Mon corps est à la limite. Je sens que mon cœur peut lâcher à tout moment. Quant aux autres organes, ils semblent refuser d'accomplir leur tâche. Les variations énergétiques de ces derniers jours ont mis l'organisme à rude épreuve. Je dois me reposer. J’ai mal au cœur. Et je suis déjà nostalgique. Je souffre d’être éloigné de la Splendeur. Mais il me faut revenir à cette vie humaine, lourde et dense, limité dans ce corps de chair, ma prison organique ! Comment pourrai-je partager avec mes semblables cet état d'Unité et cet Amour qui flue sans cesse de moi ? Comment cela sera possible ? Cela ne se peut, du fait même que nous sommes incarnés. Mais alors tout cela, toute cette compréhension, tout cet Amour, pourquoi ? Pour l’heure, il me faut accepter de n'être qu'un reflet de Lumière. Telle la Lune reflétant la lumière du Soleil dans les ténèbres, tel est celui qui a vu le Royaume et retourne parmi les Hommes. Il doit apprendre à ne vivre que de reflets. Car aucun Homme ne peut regarder en face la lumière du Soleil sans être aveuglé. Je dois accepter de sortir du Tout pour n'en être qu'un fragment. Non pas par orgueil, mais par carence. Pourtant. L’impérissable vision du Royaume de l’Être a pris racine en moi. Etincelle qui justifie tout. Explique tout. Le prodigieux effort d’échecs en répétition, de peurs en peurs, de morts en morts, est justifié. L’homme peut et doit marcher seul. Car sa Lumière le soutiendra toujours. C’est son bâton, sa houlette, son indéfectible soutien en ce monde de vanité.


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Tout est neuf pour moi. J'apprends à marcher et je vois les Hommes ne regarder qu'à l’extérieur d’eux-mêmes. Comment s'imaginer n'être autre chose que des exhalaisons Divines ? Comment approcher l’idée qu’il n’est de connaissance qui ne soit en dehors de Cela ? Il n'y a rien à connaître autrement. Tout le reste n’est que projection. On s'imagine avoir une emprise sur l'existence, sur la destinée. On sécurise sa vie. On pense son existence en petit propriétaire d’illusions éphémères, construites par un mental malade de lui-même. On est esclave du serviteur ! On pense posséder des biens, un corps, un travail, des pensées, mais ce sont eux qui nous possèdent ! Rien ne nous appartient ! Sinistre mascarade ! On se satisfait de notre nature adultère, la justifiant par des discours inconsistants. Mais la Vie est une révolution continue et il n’est de sécurité que dans l'illusion. Rappelons-nous de Job, le Juste selon la Loi qui fut châtié par Dieu. Tout peut s'écrouler en un instant. Rien ne nous appartient. Tout est laissé en partage. Ce que j'ai vécu, ce que Nita a vécu, ce qui est à l’origine de ce prodige pour nous, n’est pas l’action de notre volonté. C'est la Grâce qui se vit et se meut à travers nous comme à travers tout. Nous ne sommes que des cordes sensibles, à travers laquelle la Vie Joue Sa Divine Comédie. Notre Divine Harmonie...

 

LA SOLITUDE DES COMÈTES
(Epilogue de Nita)


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Au cœur de sa Douât (son monde souterrain), entièrement livré à lui-même dans ce grand retournement, ce face à face avec son Ombre et sa Lumière, je n'avais pu que poser ci et là quelques balises afin que Loris ne se perde trop. Cette traversée du désert en solitaire est la part de chemin indispensable que nous effectuons tous. Un jour ou l'autre. Car on ne peut connaître la Lumière qu'en saisissant l'Ombre, qui est ce qu'elle est et qui joue parfaitement son rôle. Elle est cet initiateur ténébreux, dont l'antre est le mental qui ne sait que diviser même l'indivisible. Et qui veut conduire la danse ! Mais que peut faire d'autre ce mental, que ce que l'on fait nous-mêmes face à la mort ? Face à la peur ? Tenter par tous les subterfuges possibles (nos failles) de garder la main. De simple outil, nous l'avons placé sur le trône de l'individualité. Et il est devenu nous. Et il ne veut pas mourir. Mais le mental n'a pas d'existence propre. Il croit ce que l'on croit. Il est ignorant de notre propre ignorance. Il est notre reflet temporaire. Et il ne sait pas - car nous ne savons pas - que ce n'est pas la mort qui l'attend, mais une transfiguration. Tout comme l'Homme va vers le Surhomme, le mental va vers le Supramental.

Ô combien douloureux est ce retour parmi les Hommes ! Cette "descente" dans la chair après avoir connu la Splendeur de la demeure de l'Être ! C’est bien la chute dont parlent les Ecritures. Et c'est fatal. Le prix à payer pour l'incarnation. Et ce prix est initiation. Quant à la difficulté de cette nouvelle forme d'intégration dans ce monde, elle aussi était inévitable. N’a-t-il pas été dit "La Lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne la saisissent point" ou encore "Il est dans le monde et le monde est par Lui, et le monde ne Le reconnaît pas"  ? Il n'était plus Un, mais l'est-on jamais ici-bas ? Il allait devoir apprendre à marcher parmi les Hommes. Divisé. Mais de quelle division s'agissait-il ? Celle qu'il portait encore en lui et qu'il devait épouser ? Ou bien l'inévitable division, nécessaire afin de vivre en ce monde ? Pour l'instant. N’est-ce pas cela marcher dans l’ombre du Seigneur ? Là où nous sommes, l'Être Est. Et cela suffit. Nous marchons juste derrière la Lumière, à l'Ombre du Soi. Nous posons nos pas dans Ses empreintes. C'est cela notre chemin de croix. Porter sa croix, c'est porter l’union des contraires en soi. Et se maintenir au centre où s'opère l'alchimie, l’union du vertical à l’horizontal. Et on la porte seul. Et cela n'a aucune importance ! Celui qui se sent ignoré et méconnu des Hommes n'est que le mental, source des émotions et siège de la prédation !



Comme je comprenais Loris ! Je les avais portées toutes ces sensations. Réelles. Charnelles. Celle de se sentir perdu, paumé. Avec ce vertige qui te prend. Et ce monde des Hommes que tu ne comprends plus. Et cette langue que tu ne parles ni n'entends plus. C'est là qu'est le danger et la vigilance nécessaire, car la frontière entre l’illumination et la folie est mince. Ces fulgurances de l'Être (du Soi) sont parfois si déstructurantes, si bouleversantes, que nous perdons pieds et raison face à l'inconcevable. Mais la force de Loris était égale à sa capacité de mourir. Je savais qu'il le pouvait. Et il allait l'apprendre, comme bien d’autres avant lui. Nombre de fois, il eut peur de se désincarner. Et cette peur, cet instinct de survie du corps fut de bon conseil. Mourir n'est pas chose aisée ! Et nous ne sommes plus ici dans le domaine du mental. Mais du charnel. C'est un vrai risque, et parfois atrocement souffrant. Ce chemin-là n'est pas pavé de roses, mais d'épines et elles nous déchireront. Le parfum des roses, ce sera pour après. Peut-être. Ou peut-être pas. Lors de ces morts initiatiques, pratiquées alors par d'antiques civilisations dont l'Egypte, nombreux furent ceux qui y laissèrent la vie. Lorsqu'elle est rapide, cette révolution énergétique, cette déstructuration totale, cette implosion de toutes les limites est si puissante, qu'elle est un danger réel pour le corps. Il risque de ne pas passer l’épreuve. Le cœur lâche et on peut vivre une NDE (expérience de mort imminente) passagère ou définitive. Ou perdre la raison.

Ô douce Blessure, divine Déchirure que Loris portera désormais ! Pendant un temps. Tout comme je l'ai portée, durant si longtemps que j'en ai perdu la mémoire. C'est un tsunami qui t'emporte, et te noyant te rend la vie, te fermant les yeux les rouvre autrement. C'est vivre deux vies en parallèle, jusqu'à en entendre d'autres rumeurs, en respirer d'autres odeurs, sentir même le toucher d'autres peaux qui te brûlent encore les paumes ! C'est parfois pleurer les larmes du Monde, pour cet Amour qui te hante depuis ton premier inspir. C'est un Cri. Immense. Et tu es tant à l'étroit pour le contenir, qu'il n'y a plus ni voix ni voie possible. Juste un Silence. Vivant. Vibrant. Si habité. Qu'il implose ! Et de son trou noir naissent mille étoiles. Ô comme la Lumière est douloureuse ! Comme cet Amour te déchire de part en part de ne savoir comment Le contenir, Le retenir ! Juste un instant. D'éternité. Et cette soif inextinguible, cette part d'Ombre qui manque tant à la Lumière ! Souffrir cette peau qui te retient à l'ultime toucher, l'ultime voyage ! Et rester là. Encore. Toujours. Le corps sur la rive. Quand tout en toi est passé de l'autre côté. Non, on n'en revient pas du voyage. Je sais moi aussi qu'on meurt d'Amour. Mais c'est un autre Amour. Mais c'est une autre Mort. Et celle-ci donne la Vie !

 

 
"Que celui qui cherche ne cesse de chercher, jusqu'à ce qu'il trouve.
Et quand il trouvera, il sera bouleversé, et ayant été bouleversé, il sera émerveillé.
Et il règnera sur le Tout." (Evangile selon Thomas)